









|
|
Qu'est ce que
c'est que ce site ? et Pourquoi ?
Tout simplement un site en
mémoire de Thomas , qui a quitté notre planète
le 17 Avril 2005 , mort des suites d'une
agression alors qu'il traversait un parking pour
rentrer chez lui . Un site pour partager ses
textes, ses graff', ses combats.... Et vous
inciter à les poursuivre .
Sa mort est une mort pour rien. Que sa vie et
ses messages ne soient pas pour rien ! |
|
|
Lettre
écrite par THOMAS pour son frère REMY vivant au Sénégal, le 10
avril 2005 dans le train qui le menait de Grenoble à Chambéry
, une semaine avant son décès .
Salut mon Frère,
Je t’écris, librement , en cette fin de week – end où le soleil , timide
devant de nuages n’ose sortir le grand jeu…
J’pense à ça : tu vois du sable, moi du béton , gris , qui m’émeut dans
ma tristesse toute relative face à s’ bouzeu posé sur le parvis, devant
sa monnaie.
A
force de t’ l’ écrire tu dois l’ savoir , ici rien n’ change sinon
les heures , ma pensée et les saisons…C’est l’ printemps.
(PS : Je suis dans l’ train donc j’ balance…)
Eh oui ! Les arbres (sauf ceux des quartiers N-Ouest de GRE) payent
leurs fleurs, blanches et roses , blanches , jaunes , jaunes et vertes…
et naissent tous ces bourgeons joyeux (*) qui , à mes yeux , évoquent la
vie bourgeoise et leurs joyaux : le luxe dans la vie .
Rien ici n’est plus beau , ni plus bon que le simple fait d’apprécier
ces visions naturelles , grandioses , nées de l’essence de l ’ être…
Je
lis dans « Le Monde », du vendredi 1er Avril (ça porte
malheur, mais c’est pas une farce…) qu’ la Terre est morte.
Reste où t’es « srab » ( !)…
J’
m’ explique :
On
naît dans un monde de brute où la monnaie égale la vie ; capitalisme
libéralisme et tout l’ blabla nous hantent , c’est plus un secret .
Pour faire fonctionner la machine , il faut des sources et des
ressources (pétrole, charbon, eau…arbres, terre, mer, air …).
Aujourd’hui , on les compte sur les doigts d’ la main .
Le
rapport des 1365 scientifiques des 95 pays engagés indique deux
solutions possibles : on arrête , ou on paye . Ils expliquent
clairement à l’ONU que dans 50 ans , on s’ra à sec , qu’ c’ s’ra
la guerre , ou la mort ; que c’est stop , ou la guerre…
Ô
joie !
P’tite
interlude parc’ que l’ gars d’vant moi lit son journal…
Oups ! ça balance bis !…
En
somme j’en ai ma claque de voir les cadavres de caisses rouiller au bord
d’un champ de tulipes pour les malades du SIDA qu’on n’arrive pas à
soigner ; de voir les gens penser du mal de leur voisin qui les veut
bons même si le mois dernier, celui du d’ssus s’est fâché cont’ c’ui du
d’ssous qu’ a sorti son flingue et l’ a plombé.
Dis
leur mon Frère , dis leur qu’ leurs caisses et leurs
espoirs , qu’ la vie qu’on mène ici , qu’ les chèques dans
leurs tiroirs ,… c’est pas la solution.
Qu’on s’est trompé d’ chemin et qu’eux seuls peuvent encore
trouver la voie .
Qu’enfin un peuple de noirs c’est mieux qu’un peu de blanc : eux savent
c’que c’est d’être impuissant . Voilà.
Comme je dis , y’a pas d’ politique sans frontière… : fais sauter les
barrières et à mort la politique !
J’arrive à Chambé. Yo.
]
|