Bonjour,
En
quelques mots, je veux vous parler de Thomas, mais surtout vous délivrer ses
messages, et vous livrer avec son frère un héritage de sa
pensée.
Thomas
aimait les réunions où l’on échangeait, apprenait, ou l’on créait l’art, la
beauté, la réflexion. C’est pourquoi à cet instant ,
cette réunion est importante pour lui et pour vous.
Thomas
était un garçon attachant, tout d’abord avec ses défauts et ses travers . Mais il était aussi très brillant, ouvert, en quête
de compréhension du monde, à la recherche d’un sens dans la vie. Il avait un
talent pour l’écriture et le dessin.
Sa
mort est une mort pour rien, pour une rencontre de trop, avec la bêtise et la
violence.
Je
n’ai ici aucun message de vengeance.
Je
veux que sa vie ne soit pas une vie pour rien, et je voudrais maintenant vous
délivrer ses messages , qui s’adressent à tous , mais
particulièrement à tous les jeunes ici présents, dans le monde de réalité où
nous sommes plongés.
Tout
d’abord Thomas a eu une histoire difficile avec des hauts et des
bas.
Les hauts , ce sont l’énergie, l’amour et
la détermination dans ses activités quelles qu’elles soient : le baseball,
l’amour des chevaux, le cerf volant, la pêche, le dessin, l’écriture, la musique
et l’amour de la nature.
Les
bas, c’est la rencontre avec les substances qui tuent et qui rongent, le coté
noir de la force, chemin difficile avec cette merde qu’il avait réussi à
dominer, et je veux ici remercier éducateur, famille d’accueil,
travaille
Premier
message :
Cette substance de merde, ce shit (dont le
nom anglais annonce la nature) on peut s’en sortir. Thomas l’a
fait .N’oubliez pas , vous les jeunes, d’en parler
abondamment.
Deuxième
message :
Thomas avait de l’amour pour tous et toutes
.Il
écoutait et apprenait de chacun, de chaque opinion. Si parfois sa passion des
sujets l’emportait, c’était pour mieux apprendre avec la réflexion, qui se
retrouvait dans ses témoignages d’amour et d’amitié. C’est l’amour qui l’a aidé à devenir ce garçon de presque
19 ans, bien dans sa peau depuis ses derniers mois, lisant Schopenhauer, Sartre,
les techniques de yoga, les philosophies tibétaines….
Aimez
,
aimez vos proches, vos amis .Démontrez, Dévoilez e votre amour pour eux et vous
aurez l’amour
.
Troisième
message :
La violence l’a tué. Thomas était non violent, souhaitait, cherchait la paix, la
sérénité. En février, il avait passé volontairement une semaine de retraite dans
une abbaye.
Que
le souvenir de sa mort vous incite à la non-violence, à la tolérance, … Et vous
tous , les jeunes, au combat de toute forme de violence
gratuite.
Exprimez
le dans vos actes , afin que sa mort ne soit pas un
fait divers de plus , sans effet sur vos vies .
Quatrième
message :
Thomas adorait la nature. Le
week-end, chez moi, il faisait des ballades sur les chemins de Belledone.
Dimanche 10 Avril, il s’émerveillait du ciel, de la vue que l’on avait
des montagnes. Il m’a dit : Papa, ces montagnes ,
ce sont des géants de beauté , de paix, et de sérénité. Ils sont endormis, à
coté de tout le monde, et beaucoup
ne les voient pas .
Alors,
regardez autour de vous la vie, la nature, le monde merveilleux que nous offre
les montagnes, et préservez le
.
Enfin
voici le message le plus important
délivré par Thomas, qui cherchait à comprendre le monde, qui voulait le
changer et sensibiliser les hommes
au changement d’habitudes, car il avait peur, très peur de ce que nous en avons
fait, et de ce que nous continuons d’en faire.
Thomas
,
en me quittant le Dimanche 10 avril , a écrit dans le train qui l’emmenait de
Grenoble à Chambéry une lettre à son
frère Rémy, qui était alors au Sénégal.
Cette
lettre, que je vous demande
d’écouter attentivement,
Remy la partage avec nous :
Lettre écrite par THOMAS
pour son frère REMY vivant au Sénégal, le 10 avril 2005 dans le
train qui le menait de Grenoble à Chambéry
, une semaine avant son décès .
Salut
mon Frère,
Je t’écris, librement
, en cette fin de week – end où le soleil , timide devant de nuages n’ose sortir le
grand jeu…
J’pense à ça : tu vois du sable,
moi du béton , gris , qui m’émeut dans ma tristesse
toute relative face à s’ bouzeu posé sur le parvis,
devant sa monnaie.
A force de t’ l’
écrire tu dois l’ savoir ,
ici rien n’ change sinon les heures , ma pensée et les saisons…C’est l’
printemps.
(PS :
Je suis dans l’ train donc j’ balance…)
Eh oui ! Les
arbres (sauf ceux des quartiers N-Ouest de GRE) payent
le
Rien ici n’est
plus beau , ni plus bon que le simple fait d’apprécier
ces visions naturelles , grandioses , nées de l’essence de l ’
être…
Je
lis dans « Le Monde », du vendredi 1er Avril (ça
porte malheur, mais c’est pas une farce…) qu’ la Terre est
morte.
Reste
où t’es « srab » ( !)…
J’
m’ explique :
On
naît dans un monde de brute où la monnaie égale la vie ; capitalisme
libéralisme et tout l’ blabla nous hantent , c’est plus
un secret .
Pour
faire fonctionner la machine , il faut des sources et
des ressources (pétrole, charbon, eau…arbres, terre, mer, air
…).
Aujourd’hui
,
on les compte sur les doigts d’ la main .
Le
rapport des 1365 scientifiques des 95 pays engagés indique deux solutions
possibles : on arrête , ou on paye . Ils expliquent clairement à l’ONU que
dans 50 ans ,
on s’ra à sec , qu’ c’ s’ra la guerre
, ou la mort ; que c’est stop , ou la guerre…
Ô
joie !
P’tite interlude parc’ que l’ gars d’vant moi lit son journal…
Oups !
ça balance bis !
…
En
somme j’en ai ma claque de voir les cadavres de caisses rouiller au bord d’un
champ de tulipes pour les malades du SIDA qu’on n’arrive pas à soigner ; de
voir les gens penser du mal de leur voisin qui les veut bons même si le mois
dernier, celui du d’ssus s’est fâché cont’ c’ui du d’ssous qu’ a sorti son
flingue et l’ a plombé.
Dis
leur mon Frère ,
dis leur qu’
le
Qu’on
s’est trompé d’ chemin et qu’eux
seuls peuvent encore trouver la
voie .
Qu’enfin
un peuple de noirs c’est mieux qu’un peu de blanc : eux savent c’que c’est
d’être impuissant . Voilà.
Comme
je dis , y’a pas d’ politique sans frontière… :
fais sauter les barrières et à mort la politique !
J’arrive
à Chambé.
Yo.
Voilà
qui était Thomas. Et maintenant , vous tous , les
jeunes, voilà le message que la vie de Thomas a relayé.
Changez
ce monde, bougez,
agissez,
pour pouvoir regarder ce monde dans 50 ans, que ni Thomas
, ni moi ne verront , mais dont vous serez les ACTEURS et les
témoins.
Battez
vous, créez des associations, engagez vous, utilisez votre droit de vote,
militez,
pour éviter les désastres de cette planète.
Et
si, dans 50 ans, il reste encore quelque chose de bien en cette planète, la vie
de Thomas n’aura pas été vaine .
Daniel
KRUPKA