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INTRODUCTION

 

 

Bonjour,

 

Suite à mes précédents commentaires du 18 mai 2005 (voir les 2 pages qui suivent) , sur le site : http:/www.salutsrab.com ,  vous trouverez ci-après tous mes éclaircissements relatant en détail le procès tel que je l’ai vu , entendu , ressenti  et analysé, accompagné de mes explications, appréciations et jugements,  sous ma complète responsabilité .Le plan des commentaires est à la suite.

 

L’ensemble de ces commentaires sera complété , mais je tiens d’ores et déjà à vous en livrer une première lecture , et vous donner une idée de ce qui a été dit, fait et réalisé pour aboutir à cette décision injuste de la Cour d’Assises  de prononcer l’acquittement de Laurent HALIMI, que je considère être l’agresseur de Thomas , et non l’inverse.

 

Je vous demande, pour ceux qui le souhaitent, de lire patiemment, de me faire part de vos commentaires, désaccords ou critiques par email à : daniel.krupka@hp.com afin de pouvoir y répondre dans les meilleurs délais ou tout simplement de m’appeler au 06.72.99.15.30 pour en discuter.

 

En vous remerciant  de votre lecture,  de votre compréhension, et de votre soutien.

 

 

Daniel.
MESSAGE DU 18 MAI 2008

 

Bonjour à tous,

J'ai lu plusieurs messages qui ont été échangés par email blogs, etc., suite à l'acquittement prononcé vendredi 16 mai 2008 à l’issue des 2 jours de procès en Cour d'Assises. 

Voici quelques  premières précisions qui sont le fruit de tout ce que j'ai vu et entendu pendant ce procès et sa conclusion.

 Je rappelle que  Laurent Halimi, l’adversaire de Thomas dans l'altercation,   comparaissait pour violences ayant entrainé la mort sans intention de la donner. Ecartons d’ores et déjà la mention "sans intention de la donner " car tout le monde s’accorde à dire  que personne ne souhaitait cette issue fatale.

I l a été déclaré coupable de violences,  mais le jury  n'a pas retenu la mention " ayant entrainé la mort " - malgré la concomitance entre les faits et la mort de Thomas, concomitance  démontrée par un expert  médical à la barre-   car le jury   a pris en compte la légitime défense  qui,  selon lui,, a précédé la relation de causalité entre coup et mort . 

Car Thomas avait  fait une déclaration orale, relatant avoir porté le premier, un coup. Visiblement, cette déclaration a été la seule retenue alors que la violence exercée à l’encontre de Thomas ne l'a pas été .

 Mon opinion est simple :  Thomas a  eu  très  peur , suite à au fait de voir " son adversaire sortie de son véhicule furibond  '  et  selon  les termes rapportés par le brigadier de police ayant interrogé Thomas : "voyant arriver le conducteur de la Mercedes comme une bombe  a cru qu'il allait le frapper  et avait donc donné un premier coup de poing avant de recevoir une pêche qui allait le sonner ".Il a été retenu le premier coup de poing, mais pas la peur générée par la soudaineté et la rapidité d'arrivée du  conducteur,  ce qui en soit constitue une violence du point de vue juridique .

Au passage il  semble que le conducteur  a poussé  si  violemment  Thomas de telle sorte que sa montre a été éjectée de son bras.  

 

 Ma vision des choses est  la suivante :-

v     Si Thomas a donné un premier coup, c'est qu'il a eu extrêmement peur, au vu de la violence avec laquelle son adversaire s’est précipité. Dans ce cadre, c’est Thomas qui bénéficiait de la légitime défense.

v     Si Thomas n'a  pas porté le premier coup, son adversaire l'a poussé violemment au point d'en perdre sa montre .Ce qui constitue la première violence. Qui a, été suivie d’autres violences, (coup direct, ou  coup important évité par Thomas) ayant entrainé la mort  de Thomas.

     Aucun  des points   énoncés ci-dessus n'a été vu ainsi :

à la question de savoir si l’adversaire de Thomas a été déclaré coupable de violences : la réponse est oui.

Mais le jury a considéré que Thomas avait porté le premier coup, mais sans prendre en compte  la menace que représentait son adversaire, et la peur que celui-ci lui a infligé.

 Il est évident pour nous tous que Thomas n'aurait jamais frappé un individu qui se serait approché de lui cordialement ou bien même qui l'aurait poussé calmement. Cette hypothèse est totalement exclue pour ceux qui ont  connu Thomas.

 

En clair,  celui  que je continue d'appeler son agresseur  a été jugé coupable mais pas responsable de la mort  de Thomas, en raison d'un état de  légitime défense, faisant de Thomas,  la personne à l'origine de l’agression.

Thomas s'est donc indirectement tué lui même.   Il est responsable de sa propre mort,   et son agresseur  est donc acquitté.

 

Mon souhait était que l'on reconnaisse Thomas en tant que  victime et son agresseur coupable des faits, sans toutefois le renvoyer en prison.

L'avocat général, qui représente le ministère public a d'ailleurs très bien compris le déroulement des événements et  avait requis  3  ans avec sursis en mentionnant que la peine n'avait aucune importance, ce à quoi j’adhère tout à fait.   Autrement dit, en aucun cas  ce jeune homme ne serait retourné en prison.  A cela, je m’y étais préparé et  étais en plein accord. A l’écoute de l’avocat général, cela a té aussi le soulagement attendu par la famille de l'inculpé , pour un geste , que je comprends , de « pêtage de plomb» après une dure et longue journée , à un moment où on le titille sur sa voiture qu'il vient d'acheter et dont il n'a pas pris encore  la mesure en terme d'image et de comportement .

 

 Il semble que la présidente et les jurés ont préféré protéger le « survivant » en lui donnant toutes les capacités d'une vie normale, celui-ci vivant un "cauchemar " depuis 37 mois , ce que je crois volontiers, en le blanchissant totalement, et du même coup, refusant à Thomas un statut  de victime . 

Et là je tiens à m'exprimer ouvertement : 

 La conclusion du procès est inique .Elle fait mal. Elle n’apaise rien, n'en déplaise à la présidente du tribunal. Elle ne fait qu'empirer les choses.

   

En tant que partie civile, je suis dans l’incapacité de faire appel. Mais il reste encore une chance  que l'appel soit présenté par le procureur général  au vu de cette incohérence. (note : l’appel n’a pas été présenté par le procureur général dans les délais au soir du 21 Mai)

 Le sujet est complexe, il ya d'autres éléments qui, au cours de ce procès, m'ont profondément choqué,  et je ne peux tout écrire ici, notamment comment l'avocat de la défense a pu mentir sur certains faits, et comment il a sali Thomas. 

 

Sachez que je n'éprouve ni haine, ni souhait de vengeance à l’encontre de l'adversaire de Thomas. Je souhaite qu'il vive une vie très longue, une vie pour  la valeur de deux hommes,  deux fois plus intense,  avec deux fois plus de bien réalisé,  en écho à la vie de Thomas qu’il nous a retirée, à cette vie qui nous aurait tant apporté.

Pour moi, pour ceux qui l'aiment,  le calvaire continue. Nous attendions l’apaisement, nous avons eu une amplification de la douleur.

 

Tout ce que je relate ci-dessus  relève de mes conclusions  et de mon appréciation  .et sera publié sur le site pour Thomas : www.salutsrab.com

 

 

Daniel


PLAN DES COMMENTAIRES

 

 

 

LE DEROULEMENT DU PROCES

 

LES ACTEURS  dans la cour d’Assises

Laurent  HALIMI

Les parents de Mr. Laurent HALIMI

Les Avocats des parties civiles : Me MAGUET  et Me CALLOUD

L’avocat général : Vincent le PANNERER

La Présidente de la  Cour d’Assises

L’avocat  de la défense Max JOLY

 

Les Témoins :

Le professeur Luc BARRET

Laureline JACQUIER

Les Autres Témoins

 

Les Victimes 

          Thomas

          Mr. Laurent HALIMI

          Laureline JACQUIER

La famille et Les amis  de Thomas

La famille et Les amis  de Mr. Laurent HALIMI

 

Les Faits : 102 secondes et  une mort pour rien…

 

L’enquête et les mensonges de Mr. Laurent HALIMI

          Introduction

Des exemples de mensonges sans conséquences…

… Aux mensonges pour travestir les faits et les rendre acceptables

Que conclure  de l’exposé de ces  mensonges ? 

 

Pourquoi est ce si important de reconnaitre à Thomas le statut de victime ?

 

JUSTICE : Sept lettres pour un concept désormais vide de sens

 

 

 


LE DEROULEMENT  DU PROCES

 

Le déroulement fut le suivant :

Première journée :

     -     Désignation des jurés et formation de la Cour   (9 jurés + 3 magistrats dont la présidente de la cour d’assises)

-          Première déclaration de MR. LAURENT HALIMI

-          passage des témoins à la barre

-          -passage des parents de MR. LAURENT HALIMI à la barre

-          lecture des dépositions des absents parla président de la cour d’Assises.

Deuxième journée :

-          Déclaration orale des parties civiles (Nadine KERGOAT, Daniel KRUPKA, Lionel KRUPKA)

-          Dernière déclaration de  Mr. Laurent HALIMI

-          Plaidoiries des avocats des parties civiles  Plaidoirie de l’avocat général représentant le Ministère Public (la société), seul à être habilité à requérir une peine.

-          Plaidoiries de l’avocat de la défense de Mr. Laurent HALIMI

-          Mise en délibéré

-          Prononcé du verdict

 

Le procès s’est déroulé 37 mois, jour pour jour après les faits, les 15 et 16 Mai 2008. Thomas aurait eu 22 ans le 27 Mai 2008.

 

Trente sept  mois après les faits !  …. Cette durée excessivement longue entre les faits et le procès est notamment due au fait, que faute de moyens, la priorité est mise sur les affaires dans lesquelles  les prévenus font de la prison préventive.

 

Mais 37 mois , c’est aussi un facteur  d’oubli , pour les témoins des faits .C’est ce qui s’est passé pour la majorité d’entre eux , à l’exception de Mr. Laurent HALIMI, qui , à force de repasser le film des événements dans sa tête , s’est trouvé  en mesure de faire des déclarations additionnelles  plus favorables pour lui et plus déterminées que jamais , puisqu’il a indiqué d’entrée qu’il n’en démordrait pas .  Il m’a semblé très bizarre que la mémoire revenait aux uns (les personnes défendant Mr. Laurent HALIMI ou Mr. Laurent HALIMI lui-même)  et pas aux autres.

Le principe de l’oralité veut qu’à l’exception des avocats et de la présidente, personne parmi les jurés,  ne connait le dossier qui est présenté. Le débat est donc oral, et c’est lui qui est entendu par les jurés pour se faire leur opinion.

Dès lors, après 37 mois, il est inévitable de revenir sur les dépositions des uns et des autres pour se faire une idée des faits, puisque la plupart du temps, les dépositions libres sous serment, malgré le questionnement de la présidente de la Cour d’Assises, se résument à  « Je ne sais pas, je ne sais plus, je n’en suis pas sûr, je ne saurai l’affirmer. »

 

 Je dois insister  sur le fait  que notre justice ne se donne pas  ou n’a pas les moyens  de se mettre dans les meilleures conditions d’un vrai débat oral basé sur des faits dits à la barre. On en est  réduit à assister aux manœuvres pour faire dire aux témoins ce que l’on voudrait entendre, aux questions qui contiennent les réponses que l’on souhaite, aux insinuations, aux hypothèses,  aux influences , et dans le cas présent,  particulièrement bien exercées par Me JOLY,  l’avocat de la défense, comme on le verra plus loin, loin de la dignité donné par les autres acteurs du procès .

Mon impression à l’issue de la première demi-journée fut de constater le changement d’attitude de Mr. Laurent HALIMI, visiblement suivant une conduite orientée, en décalage avec celle tenue devant le juge d’instruction.

Ajoutons à cela le sentiment évident de mensonges  proférés par Mr. Laurent HALIMI, sentiment partagé par les uns et les autres, qui m’a fait me demander dans quel jeu l’avocat de Mr. Laurent HALIMI faisait jouer ce dernier.

La deuxième demie-journée  fut surtout marquée par l’intervention  du professeur Luc BARRET, professeur de Médecine Légale et expert auprès de la Cour d’Appel qui a remis ses conclusions définitives d’autopsie Médico-légale.

Au début, ce fut une  explication quelque peu scientifique, mais qui fut rapidement éclairci sur le décès de Thomas, et qui permit d’établir notamment :

 

En clair,  il a été établi  une relation entre les actes de son agresseur et la mort de Thomas.

 

La troisième demi-journée a été consacrée aux:

·         déclarations orales des parties civiles sur lesquelles je ne m’étendrais pas ici,

·          aux plaidoiries des avocats des parties civiles  qui reprirent :

o       Pour l’un : la préparation de Mr. Laurent HALIMI au fil du temps de l’histoire des événements,  la contradiction entre ses déclarations,  ses mensonge,

o       Pour l’autre, la chronologie des faits, un par un selon les déclarations faites,  avec la qualification des intentions des protagonistes des événements et de ceux du procès (partie civile)

·         La plaidoirie de  l’avocat général, qui fut, à mon sens, la plus proche et la plus juste,  dans  la démonstration de culpabilité de Mr. Laurent HALIMI de violences ayant entraîné la mort sans intention de la donner. (voir le paragraphe : Acteurs)

La quatrième demi-journée fut marquée par la plaidoirie de la défense, qui fut laborieusement menée par Me JOLY, dans un travail de sape continu par insinuation, mensonge, sous- entendus, discrédits, voire la menace sur les jurés …

Pour se terminer  par le délibéré qui dura  deux heures, avec un verdict qui fut rendu en fin de soirée.

 

 

 

 


 

LES ACTEURS A LA COUR D’ASSISES

 

 

Laurent HALIMI 

 

Il  a aujourd’hui 28 ans et 25 ans au moment des faits. Il n’a aucun passé judiciaire. Il est présenté comme réservé, timide, avec uniquement  des éléments positifs à son encontre.

Aucune contestation de ma part sur le fait que Mr. Laurent HALIMI est un jeune homme normal, bien sous tout rapport.

 

Son  attitude chez le juge d’instruction :

J’ai rencontré Mr. Laurent HALIMI pour la première fois chez le juge d’instruction en compagnie de mon avocat lors de  la signification de son envoi en Cour d’Assises.  J’ai trouvé ce jeune homme très digne  Le juge l’a invité à me parler. Ce qu’il a fait avec beaucoup de courage et de dignité. Il m’a regardé de face et a exprimé ce jour là des regrets sincères et authentiques pour ce qui s’était passé,  pour sa responsabilité  dans les faits.   Il m’a fait une telle impression que j’ai compris sa douleur. Je l’ai remercié, oui ! Je l’ai remercié pour ce qu’il m’a dit ce jour là.

 

J’ai cru que le procès aurait été la récidive de cette attitude, et que, dès lors, Mr. Laurent HALIMI ressortirait libre de la cours d’Assise assorti d’une peine avec sursis, qui ne le renverrait pas en prison, ce que j’ai toujours souhaité, depuis mon entrevue chez le juge d’instruction.

 

Cette attitude et ce comportement ont aussi impressionné mon avocat, et en sortant, lui et moi étions empreint de compassion pour ce garçon, au point que mon avocat m’a même conseillé, d’envisager de prendre attaches avec Mr. Laurent HALIMI, dans la mesure où  cela me permettait de vivre mieux mon deuil. Je l’ai envisagé, mais je ne l’ai pas fait.  J’ai fait confiance à la justice, pensant naïvement que ce que j’avais vu se reproduirait publiquement aux yeux de tous ….

 

 

Son attitude à la barre :

Le premier jour du procès, j’ai été extrêmement déçu par sont attitude .En effet,  tout en démontrant la même peine pour thomas,  je n’ai pas entendu une seule fois des regrets exprimés. J’ai entendu de la compassion pout thomas, pour nous ses parents, mais j’ai surtout vu un individu qui persistait dans des déclarations qui ne cadraient plus avec la personne que j’avais rencontré :

·         Plus aucun  regret  formalisé, comme je l’ai indiqué, et un retour systématique sur SA souffrance. Quand Nadine, la maman de Thomas viendra parler à la barre de sa souffrance et que Mr. Laurent HALIMI y sera en sa compagnie à l’invitation de la présidente, il n’aura de cesse de parler de sa souffrance, de ses douze terribles  jours passés en prison, et de sa peur d’y retourner ;

 

     Pour ma part, je ferai le commentaire suivant : cette déclaration est un mensonge qui m’a choqué.

 

Pourquoi ?

 Tout simplement parce que Thomas n’utilisait pas ce terme.

 Ce terme qui avait fait l’objet de discussions  politiques et juridiques passées, conduit à une discrimination si on l’utilise …Ce terme avait été révoqué de son langage et remplacé, avec l’humour qu’on lui connait,  pour évoquer l’absence de responsabilité masculine …

Celle qui me vient naturellement est « shampouineurs »  que je l’ai entendu employer  à plusieurs occasions.

 

 

l’absence de coup direct permettant  « a priori  »  et à priori seulement  d’éviter  toute  responsabilité  dans la mort de Thomas , ce qui n’est en fait pas nécessairement le cas  comme il l’a été expliqué  , et  ne  fait même aucune différence puisque la relation de cause à effet entre l’altercation et la mort de Thomas a été établie par le professeur BARRET , expert  , indépendamment de la nature directe ou indirecte des coups ,  ou du stress engendré .(voir le passage consacré  au Professeur BARRET)

 

Malgré les diverses questions des avocats de la  partie civile  défendant les parents de Thomas , et de l’avocat général  représentant le ministère public  (autrement dit la société)  qui ont démontré très clairement des incohérences entre les propos tenus lors de ses différentes auditions après les faits et ce qu’il déclarait alors à la barre , Mr. Laurent HALIMI a persisté , et dit qu’il maintiendrait  jusqu’au bout, et qu’il ne changerait pas d’avis.

Je l’ai trouvé alors, comme l’a dit l’un des avocats des parties civiles, pétri de certitude, et pour tout dire d’une arrogance incroyable.

 

De tous ces changements  de position, je me suis forgé une opinion très claire :

·         ces positions ont été minutieusement  préparées par son conseil et avocat de la  défense, sans doute soutenu par sa famille (comment pourraient ils faire autrement ?).

Elles ont toutes été reprises par son avocat lors de la plaidoirie.

J’aborderai les déclarations de son avocat dans le chapitre qui lui est consacré.

 

 Et je comprends et accepte qu’il ne veuille pas retourner en prison. mais pour ce faire, j’estime que Mr. Laurent HALIMI,  moins mature que la moyenne,  a été « briefé » en conséquence , retirant sa responsabilité  totale  et aggravant  les circonstances pour Thomas juste assez pour pouvoir être plausible ( mais pas trop quand même ), car il faut bien dire que Thomas n’était pas en mesure de lui répondre .sur ce terrain . Un mort, ça a le silence facile ….

Ma conclusion est qu’ici Mr. Laurent HALIMI ne s’est pas conduit en adulte responsable.

 

Cette opinion, j’ai essayé de l’exprimer à la barre,  tant bien que mal, compte tenu de l’attitude de la présidente du Tribunal sur laquelle  je reviendrai, expliquant le changement d’attitude de Mr. Laurent HALIMI que j’avais observé.

Je conclus ici en disant que j’ai été choqué par ce changement d’attitude , déçu par l’attitude de Mr. Laurent HALIMI , en total décalage avec ce qu’il avait exprimé devant le juge d’instruction et de mon avocat .

 

 

Les parents de Mr. Laurent HALIMI

Les parents de Mr. Laurent HALIMI n’ont eu qu’un seul fils. Ils m’ont fait l’effet de gens normaux, exemplaires, dignes.

Je crois, qu’en donnant une confiance totale à leur conseil, ils ont  voulu faire et ont fait le maximum pour leur fils .Et  qu’ils ont réussi au-delà de tous leurs espoirs.

Je pense  que les parents de Mr. Laurent HALIMI n’avaient qu’un but principal : éviter le retour en prison de leur fils, ce que je comprends totalement.  Et ce a quoi, comme je l’ai déjà dit, j’adhère complètement.

Leur grand soulagement, visible lors du procès, et  indiqué par l’avocat de la défense  lors de sa plaidoirie, a été le moment ou l’avocat général représentant le ministère public  n’a requis que  trois ans de prison AVEC SURSIS, ce qui sous entendait que leur fils ne retournerait pas en prison.

 

 

Les Avocats des parties civiles : Me MAGUET et Me CALLOUD

Me CALLOUD est intervenu pour Nadine la maman de Thomas.

Me CALLOUD  a notamment rejeté   « la « fatalité »   des événements : «  la fatalité, c’est la cause  imprévue contre laquelle nul ne peut lutter parce qu’elle survient de manière impromptue. »

Et dès lors que les 2 jeunes gens se sont rencontrés qui est le croisement de deux destins, dès lors, tout ce qui va se dérouler  est contrôlable.  En clair, ce n’est pas la faute à « pas de chance ». Il a notamment exposé également comment Mr. Laurent HALIMI a préparé et fait évoluer ses déclarations au fil du temps pour minimiser son implication. Enfin

 

Me MAGUET est intervenu pour mon compte.

Il  a exposé les faits minute par minute, sur la base des déclarations et dépositions faites, et détaillant les événements des 102 secondes  pendant lesquelles les vies de Thomas et de Mr. Laurent HALIMI se sont croisées. (Voir le chapitre 102 secondes)

Il a mis l’accent également sur les mensonges de Mr. Laurent HALIMI  (voir les mensonges de Mr. Laurent HALIMI) et sur son changement d’attitude tel que je l’ai exprimé  par ailleurs entre l’instruction et le procès. Il a également indiqué que les parties civiles n’étaient pas là pour l’enfoncer, mais simplement pour voir reconnu les faits  selon les dépositions  renouvelées de Mr. Laurent HALIMI pendant sa garde à vue et ses auditions.


L’avocat général : Vincent le PANNERER

 

Je pense que cet homme a totalement compris ce qui s’est déroulé  le 16 Avril 2005, la personnalité et les intentions des  protagonistes, leur ressenti, leur vécu respectif. J’ai trouvé sa plaidoirie très impartiale, très juste  avec le souci  de réel apaisement, pour les deux parties, du malheur et de la peine à vivre qui les frappent.

Il a également considéré toutes les hypothèses les plus favorables à Mr. Laurent HALIMI.

Il a été très clair sur la responsabilité juridique de Mr. Laurent HALIMI, en démontant  un à un tous les éléments du dossier, en les décortiquant , et en prenant , en cas de doute, l’hypothèse la plus favorable à Mr. Laurent HALIMI, le doute devant lui bénéficier .

Il a déclaré  que : « Ce qui est important dans cette affaire, c’est le principe de la condamnation, la peine n’ayant aucune importance en la matière », ne réclamant dès lors, que 3ans de prison avec sursis simple, entrainant dès lors le soulagement de l’ensemble des parties sur le non retour de Mr. Laurent HALIMI en prison.

(Je rappelle que la peine encourue maximale, totalement improbable ici, était de 15ans de prison, à l’entrée en Cour d’assises.)

On sait également que l’avocat général n’est, la plupart du temps,  pas suivi pour la peine de prison, sa requête étant la référence maximale  pour les jurés.

D’ailleurs, en indiquant clairement que la peine n’avait aucune espèce d’importance, il ouvrait la porte pour une peine réduite à sa plus simple expression, j’oserais dire de principe,  tout en souhaitant que l’on reconnaisse la responsabilité de Mr. Laurent HALIMI.

 

Il a remarquablement expliqué et démonté le principe de légitime défense  qui paraissait alors totalement hors sujet pour tous, y compris alors  la présidente s’excusant presque de devoir donner suite à cette requête de la défense comme la loi le lui autorise.

 

 

Je voudrais conclure sur les avocats des parties civiles et avocat général en disant qu’ils ont été particulièrement dignes, ne cherchant aucunement à enfoncer Mr. Laurent HALIMI, mais simplement à fonder les éléments objectifs d’appréciation des faits. Ils ont, en outre, soulagé  Mr. Laurent HALIMI en lui donnant immédiatement  connaissance  (Me MAGUET et Me LE PANNERER) des intentions de requérir  la reconnaissance des faits et le non retour en prison de Mr. Laurent HALIMI.

 

 

La Présidente de la  Cour d’Assises

 

J’ai été extrêmement déçu de la façon partisane et maladroite avec laquelle  les débats ont été menés par la présidente.

Tout d’abord un refus de prise en compte des objections des avocats de la partie civile en face des questions faites aux témoins qui contenaient également  les réponses à faire

Puis une altercation avec Me MAGUET  qui, a une grande difficulté a posé sa première question, interrompu par la présidente dans l’exposé du contexte de la question.

J’ai été sidéré que la plaidoirie de Me CALLOUD soit interrompue, ce qui est contraire à l’usage et formellement interdit.

Il y a eu visiblement ce que j’appellerai pudiquement une prise de becs et une inimitié immédiate entre la présidente et ces deux avocats, et beaucoup plus de complaisance à l’égard de la défense.

A ce moment là, d’ailleurs, j’ai repensé au mot de Coluche : « les avocats, il y en a de deux types, ceux qui connaissent la loi, et ceux qui connaissent es juges »

 

Enfin, je veux dire, que j’ai été  choqué par son attitude à mon encontre et à l’encontre de Nadine KERGOAT, la maman de Thomas.

 

Tout d’abord  La président a invité Nadine à la barre.

A avoir entendu Nadine, la présidente a exprimé « de femme à femme » sa compassion,  ce qui me choque car nous n’étions pas là pour recevoir des condoléances, mais une attitude impartiale par rapport à l’ensemble des parties.

 

La présidente a invité également Nadine à exprimer son ressenti, ce quelle a fait, et enfin, à s’exprimer en face de Mr. Laurent HALIMI,  pour finalement inviter Mr. Laurent HALIMI aux cotés de Nadine.

Là, ce fut trop ! Nous n’étions pas là pour des embrassades, ni pour des échanges de larmes, qui ne nous ont montré que l’égocentrisme de la souffrance de Mr. Laurent HALIMI, répondant à la souffrance exprimée par Nadine,  par sa souffrance vécue au quotidien et sa peur de retourner en prison, sans qu’une seule fois il fasse part de regrets sincères pour les faits.

 

Puis je fus invité à la barre :

J’ai essayé de faire comprendre qui était Thomas, je ne me suis pas appesanti par ma souffrance  déjà souligné et commune avec Nadine. J’ai essayé de dire ce que je voyais et attendais de ce procès, mais j’ai été simplement interrompu par la présidente en plein milieu de mes déclarations, en me demandant d’accélérer tout en me faisant un signe des mains pour me demander d’activer. Par deux fois j’eus droit à ce manège,  ce qui  me fit répondre que j’avais attendu 37 mois pour pouvoir m’exprimer, et que l’on pouvait me laisser finir.

 J’en fus troublé, et j’ai oublié certains aspects que je m’étais promis de dire.

Cet empressement intolérable à mon égard dans ces circonstances  m’a donné le sentiment  que la justice n’était pas à l’écoute.

-          Ce matin là, quelle était l’urgence à  retirer ma parole ? Ai- je été stupide ? Hors sujet ? Inintéressant? Il ne le semblait pas à entendre les remarques qui m’ont été faites .Ou faut il voir là un manque d’impatience, un manque d’écoute, préjudiciable à l’apaisement des parties ? Dire les choses, se positionner est-il, dans une cour d’Assise quelque chose de si  intolérable ?

-           

Simplement ici, j’ai envie de dire, à la présidente, comme Thomas l’a fait à Mr. Laurent HALIMI :

 

«  On peut parler ? C’est un crime en ce monde de vouloir parler ?

 


L’Avocat  de la Défense Max Joly

 

Cet homme a joué un rôle essentiel dans le procès. Son attitude  a également été déterminante.

 

Voici ce que j’affirme :

Cet avocat a menti lors de sa plaidoirie.  

Il a piloté Mr. Laurent HALIMI, qui s’est prêté à être une marionnette entre ses mains,  avec brio du point de vue juridique, puisqu’il est parvenu  à un schéma de conclusion juridique auquel personne ne s’attendait, d’une incohérence manifeste : coupable de violences, mais pas responsable  car Mr. Laurent HALIMI était en état de légitime défense ….

 

Revenons sur quelques unes des déclarations de Mr. Laurent HALIMI, et d’abord sur :

-          l’absence de  regret  formalisé : regretter les faits, c’est les accepter comme  réels et existants. Pour les réfuter, il faut les refuser. Et donc  ne pas manifester un regret quelconque envers les faits qui se sont déroulé … CQFD

-          Thomas avait qualifié la  voiture de Mr. Laurent HALIMI de «  voiture de Pédé ». Aucun risque d’être démenti, puisque la première partie de la discussion entre Thomas et Mr. Laurent HALIMI n’a pas été entendue.

Seule la dernière partie a été entendue par Laureline Jacquier, et déclaré  par Mr. Laurent HALIMI  lors de sa première audition, en l’occurrence  «  on peut parler ? C’est un crime en ce monde de vouloir parler ? »

Mais  l’avocat de la défense  cite un témoin, l’assistant -anesthésiste qui s’est occupé de Thomas à sa prise de poste vers 7h du matin et qui lui a demandé ce qu’il faisait là.

Il fait dire au témoin à la barre que Thomas était remonté contre le conducteur du véhicule  (ce que l’on peut comprendre), qu’il lui avait confié ce que ce type de conducteur lui inspirait,  ce qui faisait partie de la déposition sans autre mention additionnelle,

Très habilement l’avocat   lui demande si Thomas l’a qualifié de Pédé. «  Oui, je me souviens maintenant »

Belle démonstration, c’est le seul témoin qui arrivera à ajouter une  précision supplémentaire à sa première déclaration  TRENTE SEPT MOIS après les faits.

Tous les autres ont été incapables d’être affirmatifs sur des détails additionnels en raison de l’éloignement dans le temps.

Ce témoin a été cité par la défense, en précisant et en faisant préciser aux témoins qu’ils (le témoin et l’avocat)  ne s’étaient jamais rencontrés au  préalable.

Mon commentaire : belle manœuvre, qui explique aussi pourquoi surgit de nulle part 37 mois plus tard, alors qu’il avait tout loisir de le faire auparavant, Mr. Laurent HALIMI déclare que Thomas l’a insulté en déclarant que c’était une voiture de Pédé.

 

Pourquoi cet élément était il important ? Parce que c’était le seul élément, introduit en cours de procès, qui permettait de dire que Thomas s’en était pris verbalement à Mr. Laurent HALIMI sous forme d’insultes ….

 

L’ensemble des autres déclarations de Mr. Laurent HALIMI quant aux propos tenus par Thomas ne portent que sur la voiture de Mr. Laurent HALIMI, et non sur sa personne !

 

Et j’ajouterai : qu’importe ! En supposant une violence verbale, on n’y répond pas par une violence  et une menace physique !

Je n’ajoute que tous les propos échangés entre Mr. Laurent HALIMI et Thomas, N’ ONT JAMAIS ETE MIS EN CAUSE, même si uniquement déclarés par Mr. Laurent HALIMI, et uniquement par celui-ci!

Les propos déclarés initialement étaient : « c’est quoi cette voiture ? Elle est moche, je ne roulerais pas avec cela  », qui est une apostrophe taquine, « à la façon de Thomas », mais pas avec ces mots exacts-là,  et  il faut bien le voir,  à l’opposé de sa pensée car, comme la plupart d’entre nous, il trouvait cette voiture belle.

Je laisse juger sur le caractère si insultant  qui déclenche la suite, puisqu’à la question posée à  Mr. Laurent HALIMI :  

 

Pourquoi ne vous êtes vous pas contente de partir avec votre véhicule, ne pouviez vous pas simplement partir ?

 

Réponse  de Mr. Laurent HALIMI : « Parce qu’au préalable , il m’avait plus ou moins insulté en parlant de ma voiture , il avait ensuite tapé à la vitre  en y mettant du sang , » ( NB Thomas s’était blessé dans la soirée  en ramassant les morceaux d’ un verre tombé par terre )  « et il me demandait pourquoi je ne voulais pas parler . Mais en plus il se trouvait à l’avant droit de mon véhicule dans le chemin de sortie, il fallait qu’il se pousse pour que je puisse partir. »

Je reviendrai sur cette seconde partie  de réponse dans le témoignage de Laureline Jacquier, seule témoin de la scène qui affirme catégoriquement que ce n’était pas le cas.

 

Mais revenons à l’avocat de la défense  Me JOLY  et  à son credo :

v     même si dans ses déclarations devant le juge d’instruction il a envisagé qu’il puisse en être autrement, (cf. PV de première comparution de Mr. Laurent HALIMI devant le juge d’instruction, en présence de son avocat,  ou il déclare : « Je n’élimine pas l’hypothèse que je l’ai touché, mais je ne m’en souviens pas »)

     

Ne pas porter de coup, cela veut dire ne pas  pouvoir « tuer » Thomas d’un coup de poing.

Malheureusement,  la mort de Thomas est survenue des suites de l’altercation sur lequel l’expert à la barre a été formel, par coup direct ou indirect,  par évitement de coup ou stress causé par l’altercation. (Le coup indirect n’a pas été retenu, Thomas n’ayant jamais heurté sa tête)

Or,  Mr. Laurent HALIMI précise  également que s’il n’a pas porté de coup, il a tenté de le faire et que Thomas l’a évité. Cette tentative de coup aurait été telle que Mr. Laurent HALIMI se serait fait mal au bras en tapant dans le vide.

Je dois ajouter que Mr. Laurent HALIMI, qu’il ait porté ou pas un coup, ne change rien à l‘affaire en terme de responsabilité,  puisque c’est le point de départ de l’altercation qui compte.

C’est simplement un élément qui permet de renforcer l’idée que l’on est dans le cas « pas touché, donc pas tué  »…

 

Je voudrais revenir maintenant aux mensonges de l’avocat de la défense et à ses insinuations salissantes :

Ce débat sur l’alcoolémie est d’ailleurs revenu régulièrement dans les propos, alors que  l’expert s’est clairement prononcé sur ce point en soulignant que la modération  du taux d’alcoolémie. Thomas avait bu l’équivalent de deux bières  ce soir là. Même en calculant un taux d’alcoolémie rétroactif à l’heure de prise de sang,  son taux d’alcoolémie ne lui ferait pas retirer un point de permis de conduire.

L’avocat a tout simplement affirmé que Thomas avait été présent à ce concert, alors que ceci est TOTALEMENT FAUX !

Pourquoi ? Pour insinuer, qu’à ce concert, il y avait sans nul doute de l’alcool (théoriquement il n’y  a pas d’alcool dans les enceintes d’un lycée) et que par conséquent le taux d’alcoolémie de Thomas devait être plus élevé que celui mesuré à 1h50 du matin, soit 1h10 après les faits ….

   Dans la réalité, Thomas n’est pas allé à ce concert et il a joué au GO (jeu d’origine asiatique)  avec son ami Julien. Il a rejoint ses amis à la sortie du concert …

 

o        que Thomas était un garçon avec une vie malheureuse

o        qui avait été turbulent, étant enfant ou adolescent,   lorsqu’il était en région parisienne,

o       et qu’ayant eu des parents divorcés,

  Il devait en être   ressorti une attitude violente que l’on pouvait ainsi expliquer.

 Permettez-moi ici de crier mon indignation pour utiliser de tels arguments relatant de faits éloignés, passés, ou faux  afin d’insinuer une image négative de Thomas et des parties civiles. Rien ne nous aura été épargné …..

 

Me JOLY n’a pas eu le moindre scrupule à mentir et encore moins à garder le minimum de dignité,  dignité qui avait été jusqu’à ce moment du procès été préservé par l’ensemble des parties.

 

J’ai trouvé ce personnage odieux, indigne,  irrespectueux, et sans scrupules.

Pas joli  du tout. Seul son nom lui permet ce qualificatif.

 

On peut se poser la question générale: Jusqu’où aller pour défendre ? Celui-là, en tout cas, n’était pas là pour laisser  poindre la vérité, mais pour en créer une autre par tous les moyens.

 

 


 

Les Témoins

 

Le professeur Luc BARRET, professeur de Médecine Légale et expert auprès de la Cour d’Appel

L’intervention  du professeur Luc BARRET, professeur de Médecine Légale et expert auprès de la Cour d’Appel  a permis d’éclaircir le décès de Thomas, et a  permis d’établir notamment :

En clair,  il était établi une relation entre les actes de son agresseur et la mort de Thomas.

 

J’ai aimé cet expert par l’assertion réitéré, à plusieurs reprises, de ce qui est évoqué ci-dessus. On m’a  toujours dit qu’un expert ne s’engageait pas, ou trop peu pour ne pas engager sa responsabilité. Cela n’a pas été le cas ici.

 

Les questions de la présidente, du type : « Donc finalement, on est sûr de rien ? »  ne l’ont jamais déstabilisé,  et c’est avec une infinie patience, qu’il a expliqué et réexpliqué  l’enchainement des causes et des effets qui ont conduit au décès de Thomas.

 

De plus, il a évité autant que possible  l’embrouillamini ou le charabia incompréhensible au profane afin de rendre plus clair son discours.

 

 

Laureline  JACQUIER

Elle est le seul témoin oculaire de la scène, qui, manifestement, lui fait revivre des douleurs.

Pendant qu’on l’interroge, elle se tord, au point que l a présidente renouvelle plusieurs fois son offre de prendre une chaise, ou de prendre un verre d’eau.

Inutile de dire que les quelques questions de Me JOLY, d’une voix grondante, ont fini de  la déstabiliser.

 

Son témoignage porte d’abord sur Thomas, puis sur la scène.

« Thomas, c’est quelqu’un de magnifique » 

Thomas, sur le chemin de son appartement, s’arrête avec elle, dans le soir, et lui récite des vers. Ils rentrent chez Thomas, pour y passer leur première nuit ensemble.

 

Elle indique clairement que le premier échange violent vient de Mr. Laurent HALIMI qui pousse Thomas à la poitrine, avec les bras en avant  en les écartant dans un  tour de moulinet. Elle le mime plusieurs fois avec bras.  Ce que je considère comme un élément essentiel de démonstration de la violence d’arrivée sur Thomas.

Elle est ferme sur le fait que  Mr. Laurent HALIMI n’était pas gêné pour manœuvrer sa voiture.

 Il y avait d’ailleurs visiblement suffisamment de place, contrairement aux dires de Mr. Laurent HALIMI,  pour que l’altercation ait lieu, conformément aux dires de Mr. Laurent HALIMI et de Laureline,  à savoir l’échange de coups et d’évitements, mais aussi de se saisir l’un l’autre par la veste, de tournoyer jusqu’à ce que Mr. Laurent HALIMI se retrouve sur le sol et que Thomas puisse s’asseoir sur lui pour l’immobiliser.

 

Elle est ferme également quand elle confirme que Thomas n’a pas touché le sol avec sa tête et qu’il a glissé dans ses bras jusqu’au sol pour s’allonger.

 

Elle narrera l’épisode de la montre éjectée, qu’elle a pris et le  confirmera encore à la barre pour des clefs de voiture au bruit et à l’éclat, lors du moulinet de poussée exercé sur Thomas par Mr. Laurent HALIMI.

D’autres questions seront posées à Laureline pour lesquelles elle ne sera pas en mesure de répondre en raison des 37 mois d’intervalle.

 

 

Sa petite voix frêle, à mon sens, aura très peu été entendue. Son état de stress devant la Cour d’Assises a également effacé l’importance de ses propos.

 

J’ai  d’ailleurs été surpris qu’aucune question ne lui soit posée par l’un des jurés, car ils avaient devant eux le seul témoin oculaire susceptible de les éclairer. Il faut dire qu’en tout et pour tout, une seule question mineure  a été  uniquement adressée par l’un des jurés lors de ces deux jours de procès. La  totalité des questions venant des avocats et de la présidente de la cour.

 

 

Les Autres Témoins  

 

L’ensemble des autres témoins n’ont fait qu’illustrer ce qui s’est passé avant  ou après les faits, selon leurs déclarations initiales sans qu’ils puissent les précise plus avant

Avant les faits :

-          pour illustrer positivement la personnalité de Mr. Laurent HALIMI  on en tendu ainsi une  précédente  ex-amie  de Mr. Laurent HALIMI,  ainsi que la compagne  de Mr. Laurent HALIMI,  à l’époque des faits, séparée depuis),

-          l’expert psychiatre qui a confirmé la normalité de la personnalité de Mr. Laurent HALIMI, avec un léger manque de maturité se traduisant par  une attitude  infantile (la voiture est le jouet de ses rêves) 

-          Pour confirmer l’emploi du temps de Laureline et thomas avant l’altercation, à savoir 4  personnes cherchant une place dans un bar pour y boire à 4  une girafe soit 2 litres, ce qui correspond à 0.5 litre chacun, soit un peu moins de deux demis pressions (O.33 litre) par personne. (audition de Romain, camarade de classe de Thomas)

 

 

Apres les faits :

-          Déposition du brigadier de police  qui a suivi l’affaire, qui a parlé au téléphone avec Thomas, qui confirme avoir entendu dire Thomas que son adversaire est arrivé « comme une bombe », et qui confirme le déroulement de l’enquête et des faits jusqu’au décès de Thomas, et des déclarations de Mr. Laurent HALIMI lors de sa garde à vue et de ses auditions ;

-         Témoignage du videur  d’une discothèque se situant à coté de l’endroit ou a eu l’altercation, qui a confirmé ses déclarations de l’époque, en recueillant la plainte de Mr. Laurent HALIMI sur son altercation , illustrant les mensonges donnés par Mr. Laurent HALIMI juste après l’agression pour ne pas avouer qu’il a eu le dessus lors de l’altercation, et pour  indiquer qu’on lui a volé sa montre,

-          Témoignage de l’assistant- anesthésiste qui a soigné Thomas au petit matin, qui aurait tenté de savoir ce qui s’était passé, et qui aurait eu une réponse évasive de Thomas lui disant ce qu’il pensait du conducteur de la Mercédès.  C’est la que se situera la manœuvre habile et préparée de l’avocat de la défense, qui a convoqué ce témoin,  pour lui faire se rappeler que Thomas aurait parlé du conducteur  en terme peu élogieux , a savoir de Pédé, discrimination  citée pour influencer les jurés sur l’appréciation de la personnalité de Thomas .

 

 

Mes  commentaires  sur les dépositions des témoins sont les suivantes :

-          Le témoignage de Laureline, essentiel, n’a pas reçu l’attention qu’il méritait et j’en suis désolé ;

-          Je me suis étonné que Claude CADASSE, la première personne à qui Mr. Laurent HALIMI a parlé de cette altercation, n’aie pas été présente, alors que des personnes plus mineures dans l’affaire, ont été entendues tel le chauffeur sapeur pompier qui conduisait l’ambulance transportant Thomas et qui n’a rien entendu du tout.

-          J’ai été, et ne pense pas avoir été le seul, à entendre les témoins,  et à en être frustré, car, dans la majorité des cas,  l’éloignement dans le temps des faits ne permettait pas d’avoir les déclarations spontanées attendues en confirmation des dépositions faites à l’époque.

L’obligation de revenir aux dépositions et de les faire confirmer  n’a pas donné aux témoins la vraie dimension qui en était attendue, en raison de la lenteur prise par la procédure entre les faits et le procès.


Les Victimes 

 

Thomas 

Bien qu’on ne lui reconnaisse plus le statut de victime,  je rappelle que Thomas est mort. Mort pour avoir terminé un échange verbal par ces mots :

 «  on peut parler ? c’est un crime en ce monde de vouloir parler ? »

 

Thomas  n’attendait rien d’autre, par cette requête, que d’apaiser  son interlocuteur,  selon  les termes rapportés par  Thomas  au brigadier de police qu'il l'a interrogé : « voyant arriver le conducteur de la Mercedes comme une bombe  a cru qu'il allait le frapper  et avait donc donné un premier coup de poing avant de recevoir une pêche qui allait le sonner.. ».

Alors qu’au même moment  où il se rue sur Thomas, Mr. Laurent HALIMI le pousse d’une telle violence que ses bras font un  moulinet (déclaration de Laureline Jacquier) et qu’il en perd sa montre. (Déclaration de Mr. Laurent HALIMI 2ème  audition du 21 Avril «  en fait, lorsque je suis arrivé devant la victime, que je l’ai repoussée, le fermoir de ma montre s’est ouvert et dans l’action je l’ai projetée d’un coup de bras sur le capot de ma voiture »)

 

Les déclarations  de Laureline Jacquier le 16 avril 2005 a 17h50, alors que Laureline ne connaissait  pas l’issue précisent : « Thomas a demandé à cet individu si ca l’ennuyait de parler  et  l‘individu est alors sorti de son véhicule très énervé et s’est dirigé droit sur Thomas  », confirmé par Mr. Laurent HALIMI lui-même dans le PV de comparution le 22 avril 2005 en présence du juge d’instruction et de son avocat : « Je maintiens que je suis sorti agacé du véhicule  … »

 

En France, on peut donc mourir parce que l’on veut discuter, et engager la conversation….Thomas, que nous connaissions tous comme un tchatcheur, prêt à discuter  de tout sujet, qui cherchait à comprendre  le monde qui l’entourait, à apprendre, a  payé le prix fort.

 

Ajoutons que les  termes des déclarations ci-dessus « comme une bombe», « s’est dirigé droit sur Thomas », «  je suis sorti agacé du véhicule »,  montre la légitime défense de Thomas  qui par peur de son interlocuteur, et pas dans un sang froid stoïque, administre un coup.

 

C’est ici que se joue  l’appréciation du verdict :

* Ou l’on considère qu’au vu de la violence d’un interlocuteur, on peut  s’en défendre  et anticiper la  violence suivante, et dans ce cas la légitime défense  s’applique. (Et c’est ce qui a été démontré par l’avocat du ministère public, ..)

* Ou l’on considère que  les éléments de violence exercés sont insuffisants pour justifier une parade, et donc considérer de fait Thomas  comme le premier agresseur. (Ce qui semble avoir été retenu par le jury)

 

.. ..  A moins que ce que le jury  a   retenu, c’est que le premier agresseur, c’est celui qui a entamé la discussion, à savoir  Thomas celui qui a porté le premier coup …..Je vous laisse apprécier les conséquences de ce cas de figure dans le cadre de nos vies quotidiennes…

 

Ce qu’on oublie également de considérer,  pour apprécier les intentions, c’est la suite des événements :

-          les intentions de Thomas sont claires : ce n’est pas de taper Mr. Laurent HALIMI, ou de le battre.

-           La preuve ? Quand il a immobilisé Mr. Laurent HALIMI  au sol, il se relève et il s’en va.

Il ne lui met pas un coup de poing supplémentaire, il ne l’achève pas, malgré sa supériorité physique. Il n’a pas envie d’aller plus loin. Il a eu peur, il a maîtrisé son adversaire. Il ne veut pas continuer l’engagement physique. En guise de conclusion, il dit simplement « jolie veste, mon gars », terminant par une appréciation positive et non pas par une insulte ou par des mots blessants adressés à Mr. Laurent HALIMI. Non, il donne un mot  pour qualifier positivement quelque chose qui appartient à Mr. Laurent HALIMI, qui n’avait pas préalablement compris l’ironie du premier engagement.

 

 

Je voudrais aussi ajouter, que le début de l’entretien entre Thomas et Mr. Laurent HALIMI est basé sur les déclarations de Mr. Laurent HALIMI et lui seul. 

Ses déclarations  sont pourtant incomplètes.

En effet, la première personne à qui parle Mr. Laurent HALIMI après l’altercation, est M. Claude CADASSE, collègue de Laurent HALIMI.

Celui-ci, dans sa 1ere déclaration (D56  -2005/139/03) relate  « Là il m'explique qu'il vient de se faire embrouiller par 3 personnes, 2 hommes et une femme, et que ces derniers lui avaient reproché d'être trop jeune pour avoir cette voiture « 

Je doute que M. Claude CADASSE aie pu inventer  cette réplique, mentionnée nulle part ailleurs, et non concertée (déclaration faite en même temps que L. HALIMI)

 

Qu’est ce qui a intrigué Thomas  pour qu’il engage la conversation avec un conducteur de Mercédès  coupé  le soir où il rentre chez lui avec Laureline ? 

C’est que cette belle voiture est conduite par un très jeune homme. 

Mr. Laurent HALIMI a 25 ans, il en parait 20. 

Mr. Laurent HALIMI a acquis cette voiture dans un état exceptionnel (elle semble neuve)  à de très, très  bonnes conditions, ce qui est son droit le plus total et normal.

 Mais Thomas ne le sait pas.

Et il veut juste comprendre les raisons pour lesquelles  Mr. Laurent HALIMI, qui ne semble guère être plus vieux que Thomas physiquement,  peut   rouler dans ce type de véhicule.

 

Il n’a ni chercher  à attaquer, blesser, ou gêner. D’ailleurs, il avait son téléphone à la main, comme l’indique Mr. Laurent HALIMI lui-même «  Avant de sortir de la voiture, j’ai commencé à dire à cet individu de s’en aller. je lui ai dit d’aller cuver. Comme il était au téléphone, il n’a pas du entendre et j’ai donc réitéré ma demande. ca n’a eu aucun effet. Je suis donc descendu du véhicule pour le pousser .Je lui ai demandé ce qu’il voulait et en même temps, je l’ai poussé, c’est à ce moment là qu’il m’a mis une droite. »

 

Thomas  veut juste comprendre.

 Il n’y a aucune intention de nuire, ou de frapper.  Il ne crie pas. Il ne e touche pas la voiture, ne menace pas.

Simplement, en voyant débouler sur lui  comme une bombe  un individu qu’il ne connait pas, il a peur, il se sent menacé et veut juste se protéger.

 

Accepter  d’être menacé  sans réagir  veut dire qu’il vaut mieux pour chacun d’entre nous de ne pas être curieux, de ne jamais  s’adresser à un inconnu dans la rue, et d’éviter tout propos. Est-ce vraiment la société que l’on désire ?

 Thomas, certainement pas.  Il en est mort.

 

Et  aujourd’hui,  on lui refuse d’être une victime d’un instant d’égarement de Mr. Laurent HALIMI  que l’on peut comprendre,  mais que l’on ne peut simplement effacer  en considérant que rien n’est dû  à Thomas.

Je souhaite que le respect et la dignité soient accordés publiquement à Thomas !

 

 Je suis fier de lui, car il a démontré  même en position de force, assis sur sa victime,  qu’il n’avait aucune intention de violence  ou de vengeance. Il a simplement voulu  d’abord discuter, puis se protéger, et enfin maitriser son adversaire.

 

Dans mon cœur,  je suis fier de mon fils.  Je le connais.  Je connais ses pensées. Et où qu’il soit,  avec ses srabs  (ses amis) et ses proches,  je lui dis « respect ! », comme il savait le dire dans son langage bien à lui ….

 

 


Mr. Laurent HALIMI

 

Mr. Laurent HALIMI est le conducteur de la Mercédès. Et je le considère comme une victime également.

Pas une victime civile, mais une victime conjoncturelle.

 

Pourquoi ?

L’avocat général a dit  «  quand on a la voiture de James Bond, on s’attend que son conducteur se conduise comme James Bond  ».

Mr. Laurent HALIMI n’était pas préparé à se comporter de manière adéquate avec son nouveau jouet, qu’il venait juste d’acquérir.

Personne ne lui avait dit qu’il aurait droit aux poncifs, questions,  aux mots de jalousie qui entourent les propriétaires produits de consommation qui font envie.

 

Je connais personnellement ce type d’expérience. Je l’ai vécu également, car j’ai une BMW de fonction depuis quelques années alors que je roulais dans des voitures beaucoup plus modestes auparavant.

J’ai eu les commentaires envieux  et compatissant pour mon manque de séduction :         quand on a une grosse voiture, c’est qu’on compense une petite…

Alors t’as acheté un aspirateur à minettes ?...

J’ai eu droit aux commentaires abaissants :

C’est une voiture de racaille,  de dealer de Villeneuve, 

C’est une voiture de frimeur : manque juste la musique à fond …

Bref, même si c’est surprenant, ces remarques sont inévitables, la plupart du temps  taquines ou provocantes,  mais le plus généralement envieuses.

 L’attitude à adopter, c’est de considérer ces remarques comme  flatteuses  puisqu‘elles apportent une forme de reconnaissance, souhaitée ou pas, mais réelle.

 

Mr. Laurent HALIMI n’a pas eu le recul et la maturité pour apprécier cela .Il a réagi avec ses tripes, après une longue et difficile  journée.

 

Dans l’attente du procès, pendant 37 mois il a vécu un cauchemar :

-          12 jours de prison, une garde à vue, plusieurs auditions

-          La perte de ses amis,  de sa joie, de sa compagne suite aux faits

-          La perte de son identité comme il l’a souligné.

 

Il est à plaindre, et il est plaint, car  la mort de Thomas sera dans un coin de son cœur jusqu’à la fin de ses jours, quoiqu’il dise ou fasse.

 

Je l’ai dit au procès, je n’avais  ni haine, ni vengeance jusqu’alors. Je considérais ses réactions, ses mensonges,  comme puériles et immatures.

   Aujourd’hui, je n’ai plus les mêmes sentiments.

Car son absence de regrets, son déni de toute implication, sa persistance dans le schéma tracé par son conseil,  ne sont compensés au plus que par sa compassion et sa douleur.

Et un  verdict public  inique a été prononcé.

J’attends que Mr. Laurent HALIMI se comporte en homme, qu’il dise la vérité : elle n’est peut pas aussi belle qu’il se l’est construite, mais elle est acceptable.

Personne ne lui demande d’être parfait, même si l’image lisse, impeccable et sans faille n’aura de cesse d’être démontré lors du procès

Il nous a déclaré qu’il était prêt à assumer jusqu’au bout. Et bien qu’il le fasse.

Pas en allant en prison, pas en se flagellant intérieurement, pas en s’enrobant dans cette décision de justice  qui laisse coi ceux qui y ont assisté.

Non,  simplement, en déclarant publiquement  sa responsabilité  dans les événements qui ont lieu dans les 102 secondes qu’aura duré sa rencontre avec Thomas, et qui conduiront  à la mort de celui-ci.

 

Ce jour là,  Mr. Laurent HALIMI passera également du statut de victime conjoncturelle à celui d’adulte responsable.


 

Laureline Jacquier

 

Toutes mes pensées vont à Laureline  dans la liste des victimes de ces événements.

Laureline  était le seul témoin. Elle avait 17 ans au moment des faits.

Cette frêle jeune fille s’apprêtait à passer sa première nuit avec Thomas, avec l’autorisation de sa mère qui avait été demandée. C’est dire l’importance de cet événement dans sa vie.

 

Laureline est une victime, car elle est  depuis lors, totalement meurtrie par ces événements. Sa déposition  à la barre a montré sa fragilité.

Je sais en partie  la douleur qu’elle a vécu .Je sais les questionnements qui ont du se poser dans son esprit. 

Elle a décrit Thomas comme quelqu’un de magnifique.

Elle a perdu un amour qu’elle n’a pas eu le temps de vivre.

Non , à la place, c’est l‘horreur : c’est de voir Thomas glisser dans ses bras , le voir vomir, de passer  les dernières minutes  conscientes  avec Thomas à l’hôpital de Chambéry , où Thomas déclare qu’il a fait le con , parce que cette soirée , planifiée,  il n’a pu la mener jusqu’à son terme . parce que la situation a pris un tour qu’il n’a pu maîtriser  pour pouvoir  réaliser le rêve qu’ils avaient formé tous les deux .

Laureline, c’est encore la jeune fille qui viendra voir  Thomas, sur son lit d’hôpital  au service de neurochirurgie, dans un coma définitif,  à l’hôpital de Grenoble, effondrée dans mes bras.

Du courage il lui en a fallu.  Elle a survécu à ces épreuves comme nous tous, mais à un prix très élevé pour  son âge, et à des conditions qui la marqueront  à jamais.

 

Je suis confus du dire, mais oui, le déroulement du  procès a gommé sa présence.

En tant que témoin principal, elle a été dénigrée par l’avocat de la défense dans des insinuations odieuses.

Pressée par la présidente du tribunal de se rappeler chaque détail trente sept mois après les faits, torturée par la remise en mémoire des événements, elle a encore là été malmenée.

On n’a pas pris de gants.

 

Laureline  a néanmoins permis de clarifier de manière indiscutable plusieurs points :

-          la tête de Thomas n’a jamais touché le sol: il n’y a jamais eu de coup indirect

-          Mr. Laurent HALIMI n’était pas gêné dans sa manœuvre de voiture  s’il souhaitait partir, ce qui est en contradiction avec la position de Mr. Laurent HALIMI.

 

Ses déclarations,  le 16 avril 2005 a 17h50, alors que Laureline ne connaissait pas l’issue fatale,  précisent : « Thomas a demandé à cet individu si ca l’ennuyait de parler  et ‘individu est alors sorti de son véhicule très énervé et s’est dirigé droit sur Thomas  »  

 

Je n’étais pas là, mais plusieurs  attitudes de Mr. Laurent HALIMI semblaient  possibles :

-          s’enfermer dans sa voiture et attendre en toute sécurité

-          demander à Thomas de venir parler coté passager plutôt que de sortir « comme une bombe »

-          ignorer et partir

-          engager la discussion

 

 Personnellement, je me suis trouvé également dans une situation comparable, dans une rue d’Echirolles, à un feu rouge, avec 3 individus, un à ma portière et deux devant mon capot pour m’empêcher de partir. Ma réaction fut simple : j’ai vérifié que tout était fermé (fermeture automatique des portières), j’ai passé la première, fait gronder le moteur et déplacer la voiture sur 50 cm. Le réflexe des 2 individus de devant a été de se reculer : c’est alors que j’ai accéléré et que je suis parti.

 

 

Laureline n’a jamais « chargé » Mr. Laurent HALIMI. Elle a tenté de décrire au mieux ce qui s’est passé, selon ses souvenirs. Elle a interprété le bruit de la montre arrivant sur le capot de la voiture de Mr. Laurent HALIMI, qui était éjectée de son poignet au moment de la « poussée » sur Thomas, comme des clefs de voiture.  Une erreur d’appréciation  (sur un parking, la nuit, difficile de faire la part être un trousseau de clefs et  une montre,) qui sera  utilisée pour considérer ce qu’elle a pu déclarer par ailleurs  comme entaché de suspicion.

 

Laureline est une victime. Victime des événements.  Nous ne sommes pas vus depuis près de deux ans et demi. A ce jour, sa peine est tout aussi intense que la nôtre. Elle  doit aujourd’hui être respectée pour ce qu’elle a vécu, dite. Et elle doit voir la vérité dite. Ce qui lui a été refusé par le verdict.


 

La famille et Les amis  de Thomas

Le choc est grand  pour tous. Tous ceux qui ont connu Thomas sont choqués, car les conclusions du procès ne montrent pas Thomas  tel qu’il a été perçu par tout ce qui l’ont approché. Combien cette décision de justice est en totale opposition avec

 

 

La plaie était ouverte, elle reste béante, et ne se refermera pas désormais, pour tous ceux qui l‘ont approché de près ou de loin.

J’en veux pour témoignage  l’issue de ce procès de cette rencontre fortuite avec une jeune femme dans un bar qui m’a spontanément apporté son soutien, et qui ne comprenait pas la décision relatée dans le Dauphiné Libéré. elle était surveillante au lycée Vaugelas .thomas l’a marqué. Trois ans plus tard, elle est, comme ceux qui l’ont connu, touchée par l’incohérence de cette décision.

 

Que dire également du désarroi de la maman de Laureline, de celle d’Alexiane, amie de Thomas, présentes lors du procès, et qui ont apprécié les faits sous le même angle que le mien.

 

Nous, vivants, sommes blessés  de cette justice qui n’en a plus que le nom ….

 

 

 

La famille et Les amis de Mr. Laurent HALIMI

Je ne doute pas du soutien important dont a bénéficié également Mr. Laurent HALIMI. Et je le comprends. On ne laisse pas un  jeune homme bien sous tout rapport sans soutien, et sans aide. Tous lui ont souhaité de sortir de cette « mauvaise passe  » et de redevenir le charmant et joyeux jeune homme qu’il était.

Aujourd’hui, il a des raisons de l’être, au-delà de toute espérance.

Certains ont perdu Mr. Laurent HALIMI dans cette tourmente. D’autres l’ont quitté.  Tous ceux là sont aussi des victimes d’avoir perdu Mr. Laurent HALIMI, tel qu’ils le connaissaient. Et j’en suis tout aussi désolé que je suis de voir les amis de Thomas  perdre confiance en une justice, de perdre foi dans le rôle que fait tenir cette société aux poètes, à ceux qui vous remuent  les tripes, à ceux qui, sur le chemin, vous apportent bien plus qu’une présence …

 

Et chacun de se réjouir pour lui. Mais  je demande à sa famille, à ses amis de se pencher sur le dossier. Et  de se demander  si mes propos sont abusifs …si mes propos forcent un quelconque trait de Mr. Laurent HALIMI, si  ma requête de voir  mon fils déclaré victime d’événements que ni lui, ni Mr. Laurent HALIMI n’ont souhaité  est en soi irrecevable, au vu de tout ce que j’ai tenté de préciser ? et si, en leur for intérieur, en se mettant dans mes chaussures, il n’aurait pas la même approche ?


 

Les faits : 102 secondes et  une mort pour rien…

 

 

102 secondes : soit 1mn et 42s. C’est le temps qui aura fallu pour qu’une rencontre  tourne au drame. Qu’une vie disparaisse, que d’autres soient marquées à tout jamais.

 

Il est nécessaire de refaire la chronologie des événements pour comprendre les faits que l’on situe dans la tranche horaire  00h31 à 00h34 du 16 Avril 2005.

Précédemment, le 15 Avril 2005, LH a démarré sa journée à 7h00.

Il part travailler à Chambéry sur un salon immobilier auquel il participe en tant que commercial d’une société pour laquelle il travaille depuis 2 mois.

En début d’après-midi, il prenne le train et va à Lyon pour prendre livraison de sa Mercédès Coupé SLK  qu’il a achetée pour 11900 euros.

Il rentre sur Chambéry en fin d’après-midi dans cette voiture, et retourne au salon immobilier.

A 20h20 il passe un appel à sa compagne à qui il déclare qu’il a mal aux dents.

Le salon immobilier fait nocturne ce soir-là. il en sort vers 21h30 en compagnie de Claude  CADASSE au restaurant situé en face du carré Curial, sur le parking duquel il avait garé son coupé Mercédès. Rejoints par deux  femmes  Karine FLUTTAZ et Laetitia PORTAY,  il ne consomme qu’un Monaco et ne dîne pas. Il demandera un ADVIDRIL pour calmer son mal de dents .Il ressort du restaurant, et se dirige seul vers sa voiture, ses compagnons quittant les lieux de leur coté. .Il  téléphone  à sa compagne à 00h31 :02  pendant 39 secondes.

On sait que Thomas a téléphoné à 00h33 :08  pendant 6 secondes. LH affirme que Thomas est au téléphone quand la rencontre a lieu. Après l’altercation, LH téléphone à Claude CADASSE à 00h34:50 pour 5 secondes.

Entre le début de l’appel de Thomas et celui de LH à Claude CADASSE, il s’est passé 102 secondes pendant lesquelles tout s’est déroulé. 

 

 

Pour comprendre ce qui s’est passé, il suffit de relire, l’arrêt de la cour d’Appel de CHAMBERY rendu  le 15 Novembre 2006 lors du prononcé de mise en accusation de LH et de son renvoi devant la Cour d’Assises, repris à l’identique dans l’ordonnance de mise en accusation devant la Cour d’Assises .  En effet, ce document  qui reprend  les événements  (les mentions D suivies d’un numéro renvoient aux différentes dépositions qui soutiennent  les  faits exposés) trace précisément ce qui s’est déroulé  et qui a été établi par les enquêteurs et le juge d’instruction.

 

Voici  la copie  exacte du texte  dans les pages qui suivent :


 

 « Attendu en la forme que l'ensemble de l'information est exempte de toute nullité portant atteinte aux intérêts des parties ;Attendu au fond que l'ensemble de l'information a établi les faits suivants qui seront repris de l'ordonnance entreprise qui a parfaitement résumé les faits :

 

Le samedi 16 avril 2005 à une heure, les services de police du Commissariat de CHAMBÉRY étaient requis par Grégory CHRISTIAN, un des portiers de la discothèque l'Opéra, en raison de la présence sur le parking de l'établissement de deux hommes et d'une femme importunant les passants.

A leur arrivée sur les lieux, les fonctionnaires de police étaient informés par le requérant de la présence d'une personne victime d'une agression. Ils constataient effectivement qu'un jeune homme identifié comme étant Thomas KRUPKA, né le 27 mai 1986, était au sol, soutenu par son amie Laure JACQUIER. Il leur déclarait avoir brièvement perdu connaissance après avoir reçu sans raison un coup de poing de la part d'un individu qui avait quitté son véhicule pour venir le frapper. Les pompiers étaient appelés et évacuaient le jeune homme vers l'hôpital. A 1 heure 50, il présentait une alcoolémie de 0,48 gramme par litre de sang (D93).

Grégory CHRISTIAN indiquait que l'auteur du coup de poing était un individu de type méditerranéen aux cheveux bruns et courts, mesurant environ 1m75, portant une veste de costume sombre ainsi qu'une chemise blanche, lequel avait quitté les lieux au volant d'une Mercedes CLK de couleur grise et immatriculée en 69. D2

Des déclarations de Laure JACQUIER seul témoin visuel des faits, il résultait qu'elle avait quitté le pub "l'Eden Park" entre minuit et une heure du matin en compagnie de son ami Thomas KRUPKA, pour se rendre à la résidence étudiante "Les Lauréades". En traversant à pied le parking de la discothèque l'Opéra, ils avaient vu un individu bien vêtu monter dans un véhicule Mercedes coupé. Thomas KRUPKA avait alors voulu parler à cet homme, qui après quelques échanges par la vitre ouverte de sa voiture, avait fini par en sortir très énervé pour venir  lui porter un coup de poing au crâne,  ou en tout état de cause en dessus de la ligne des épaules. Elle précisait également qu'elle avait entendu juste avant que Laurent HALIMI ne se précipite sur Thomas KRUPKA, un bruit métallique, comme si l'agresseur avait jeté ses clefs avant la bagarre.

Thomas KRUPKA s'était défendu en donnant des coups de poing puis avait réussi à repousser son adversaire et s'était efforcé de l'immobiliser sans réellement y parvenir. Les deux hommes s'étaient alors séparés et l'individu était retourné à son véhicule.

Laure JACQUIER soulignait que son ami avait seulement voulu engager la conversation au sujet de la voiture sans aucune animosité, ni méchanceté. Elle ajoutait qu'après avoir fait seulement quelques pas, il avait du prendre appui sur une voiture, puis s'était affaissé alors qu'elle tentait de le retenir. Il avait perdu connaissance et avait ensuite vomi à plusieurs reprises, avant de reprendre peu à peu ses esprits. Lors de son transport à l'hôpital, Thomas KRUPKA lui avait dit qu'il se demandait si "Mike TYSON avait déjà été aussi KO que lui", formule dont la mère du témoin avait du reste gardé le souvenir. D44.

La jeune fille donnait enfin un signalement similaire à celui fourni par Grégory CHRISTIAN et précisait que le véhicule était de type deux places coupé. D10, D59, D60, D77

Durant la matinée, aux environs de 9 heures 15, Thomas KRUPKA était contacté téléphoniquement par l'enquêteur chargé de l'affaire. S'agissant du déroulement des faits, il confirmait qu'en rentrant à pied avec sa petite amie à la fin d'une soirée passée ensemble, il avait échangé des coups avec son agresseur et avait reçu, selon ses propres termes–"une pêche" qui l'avait fait chuter. Il se disait capable de reconnaître l'auteur des faits. D3

Son audition, prévue pour l'après-midi même, était rendue impossible en raison de la brusque dégradation de son état de santé, conduisant les médecins à décider de son transfert à l'hôpital de GRENOBLE en service de neurochirurgie. D5


 

Le premier certificat médical descriptif des blessures faisait état le 16 avril 2005 à 15 heures d'un traumatisme crânien avec perte de connaissance initiale brève, une aggravation secondaire avec coma d'installation rapide. Le scanner cérébral effectué mettait en évidence un hématome bordant le tronc cérébral et une hémorragie sous arachnoïdienne, situation de nature à mettre en jeu le pronostic vital. D9

Malgré une intervention chirurgicale, Thomas KRUPKA décédait le 17 avril 2005 à 18 heures 50. D31, D36

L'enquêteur relatait alors le 21 avril 2005, par un second procès verbal qu'il n'avait pas retranscrit la totalité des propos de Thomas KRUPKA. Ce dernier lui avait déclaré au téléphone qu'il avait tapé à la vitre de la voiture de son agresseur pour lui demander de parler et que ce dernier en était sorti passablement énervé, "comme une furie". Voyant arriver l'homme sur lui très rapidement, il avait donné un premier coup de poing avant de recevoir un coup qui allait le sonner. D72

Les premières investigations s'orientaient vers la recherche des deux hommes et de la femme dont Grégory CHRISTIAN avait fait mention dans ses auditions, puisqu'il avait fait état d'une première rixe survenue en début de soirée le vendredi 15 avril au cours de laquelle une femme, accompagnée de deux hommes, avait dérobé des effets appartenant à l'une des personnes impliquées. Plus tard dans la soirée, il avait également été prévenu par une autre jeune femme de ce que ce même groupe avait agressé un de ses amis possédant une Mercedes cabriolet. C'est à ce moment là qu'il s'était rendu sur le parking et avait vu le propriétaire du coupé Mercedes SLK auquel il  avait demandé d'attendre le service de sécurité et la direction de la discothèque. L'individu avait refusé d'attendre en mentionnant qu'il retrouverait lui-même ses agresseurs.  D 1

Cette piste était abandonnée lorsque le 20 avril 2005, Laurent HALIMI se présentait spontanément au Commissariat de police de CHAMBÉRY. Il expliquait avoir lu dans la presse qu'un homme était décédé à la suite d'une rixe survenue à proximité du Carré Curial à CHAMBÉRY durant la nuit du 15 au 16 avril 2005 et que son agresseur était susceptible de rouler au volant d'un véhicule de grosse cylindrée. Or ce soir là, il s'était lui-même battu avec un jeune homme accompagné d'une fille et il était propriétaire d'un coupé Mercedes SLK. D55

Il était placé en garde à vue, puis devait être déféré et mis en examen. D82, D86, D92, D94

Il expliquait avoir passé la journée, dans le cadre de son activité professionnelle, au salon de l'immobilier à CHAMBERY. Il avait terminé la soirée avec des relations de travail et s'était notamment rendu aux environs de 21 heures 30 en compagnie d'un de ses collègues, Claude CADASSE, au restaurant "l'Eleas café" situé en face du Carré Curial, sur le parking duquel il avait garé son coupé Mercedes. D84

Ils avaient été rejoints par une autre collègue, Karine FLUTTAZ accompagnée d'une assistante commerciale, Laetitia PORTAY. Au cours du repas, il affirmait n'avoir consommé qu'un "Monaco", mélange de bière et de limonade, ce qui était confirmé par Claude CADASSE ainsi qu'à la suite des vérifications effectuées auprès du personnel du restaurant. D'une manière générale, il était décrit par ses amis comme quelqu'un de. raisonnable D56 à D58

Une analyse d'urine établissait que Laurent HALIMI n'était probablement pas sous l'influence de substances toxiques, stupéfiantes ou médicamenteuses. Mais ce résultat était à prendre avec précaution, le prélèvement d'urine ayant eu lieu le 21 avril, soit six jours après les faits. D90, D126

Laurent HALIMI avait quitté ses amis aux alentours de minuit. Il s'était dirigé seul vers le parking et chemin faisant avait téléphoné à sa concubine, Séverine VOLPATO, pour l'informer qu'il s'apprêtait à rentrer.

Les réquisitions téléphoniques permettaient de fixer cet appel à 00 heures 31. D56, D57 D74, D99


 

Il avait rejoint sa voiture et l'avait démarrée. Il venait d'entamer sa manœuvre pour quitter le parking, lorsqu'un couple était arrivé à pied, face à lui. Le jeune homme avait longé son véhicule et lui avait déclaré : "c'est quoi cette voiture, elle est moche, je ne roulerais pas avec cela". Puis il avait toqué à la vitre avant gauche laissant un peu de sang sur la vitre, et s'était adressé à lui dans les termes suivants : "on ne peut pas parler, c'est un crime dans ce monde de parler ?". D84

Laurent HALIMI avait pensé à ce moment là que l'individu était ivre. Il était alors sorti de sa voiture, l'avait contournée par l'arrière pour s'en approcher et lui demander ce qu'il voulait. Il l'avait même bousculé en appuyant ses deux mains au niveau du torse, ce qui avait fait reculer le jeune homme d'un pas. Ce dernier avait ri et lui avait porté un coup de poing à la tempe du côté gauche, lui occasionnant une rougeur sur l'oreille. Il avait alors riposté, mais selon lui Thomas KRUPKA avait réussi à esquiver son coup. Sur ce point, Laurent HALIMI maintenait durant toute l'information qu'il avait frappé dans le vide. D84

Ils s'étaient mutuellement attrapés par les vêtements, chacun essayant de faire chuter l'autre et Laurent HALIMI confirmait qu'il s'était retrouvé sous Thomas KRUPKA, qui s'était ensuite redressé et avait quitté les lieux en lui disant "jolie veste mon gars".

A la suite de ces faits, Laurent HALIMI avait appelé Claude CADASSE à 00 heures 34, ainsi que le confirmaient les réquisitions téléphoniques. N'ayant pas voulu admettre devant ses amis qu'il avait été défait par un homme seul, il avait donc déclaré avoir été agressé par un groupe de trois personnes dont deux hommes. D56, D57, D87, D99

Il avait cherché pendant quelques minutes sa montre perdue durant la bagarre au moment où il avait poussé Thomas KRUPKA, puis avait quitté les lieux. Il avait fini par la retrouver coincée entre le pare-brise et le capot de sa voiture, lequel était légèrement dégradé par le choc. D87, D115.

Les auditions de Claude CADASSE et Karine FLUTTAZ, qui n'étaient pas présents au moment même des faits, confirmaient ce que leur avait déclaré Laurent HALIMI. Néanmoins, Claude CADASSE affirmait que son ami lui avait dit qu'il "pensait [1] avoir touché quand même". D56, D57 L'autopsie réalisée par le Docteur STAHL et le Professeur BARRET a confirmé que le décès était consécutif à une rupture d'anévrysme. Elle a mis en évidence des hématomes para-cervicaux bilatéraux avec infiltration hémorragique de la région cervicale diffusant depuis la première vertèbre cervicale, laissant supposer que le choc cervicale-céphalique droit a été violent, entraînant des mouvements de va et vient de la tête sur le cou. D93

Les experts ont établi, par ailleurs, que le traitement mis en oeuvre aux différents stades de sa prise en charge médicale était parfaitement adapté, mais que les lésions étaient telles que l'issue fatale n'aurait pu être évitée.

Un complément d'expertise, confié aux mêmes expert, a permis de confirmer cet élément traumatique et de préciser que le décès était du à une rupture en deux temps d'un anévrisme situé sur l'artère vertébrale, faisant suite à une rixe, anévrisme dont l'origine congénitale ne peut être éliminée.. Pour les médecins légistes, "la relation avec le traumatisme est soit directe, conséquence du coup reçu par mécanisme d'élongation ou cisaillement de l'artère vertébrale, soit indirecte, par rupture d'un anévrisme préexistant dans les suites d'un état de stress secondaire à la situation créée (altercations, échange de coups), favorisant une élévation tensionnelle susceptible d'être à l'origine d'une rupture anévrismale", cette dernière hypothèse ayant la faveur des experts.

En tout état de cause, le Professeur BARRET et le Docteur STAHL ont mis en évidence la concomitance entre les violences et la survenue des premiers malaises quelques secondes après les faits, suivis le lendemain d'une aggravation brutale de l'état de santé de Thomas KRUPKA. D153


 

RENSEIGNEMENTS ET PERSONNALITÉ

Laurent HALIMI est né le 26 mai 1980 à ECHIROLLES (38) de Jacques et de Josiane DEFONTAINE.

Son casier judiciaire ne porte mention d'aucune condamnation. Il a été détenu dans cette affaire du 22 avril au 4 mai 2005, puis a été placé sous contrôle judiciaire.

Il est fils unique d'un couple toujours marié. Son père est ingénieur et sa mère, secrétaire de mairie. Il décrit une enfance heureuse et dit entretenir de bonnes relations avec ses parents.

Il a suivi toute sa scolarité en Isère. Il a débuté un BTS action commerciale qu'il a abandonné pour exercer une activité non salariée durant quatre mois dans la société Groupe MEDIATION. Il a ensuite été embauché au magasin DARTY à SAINT MARTIN D'HERES. Il a repris un BTS en alternance qu'il a obtenu en 2004, travaillant deux semaines par mois à la Société générale à GRENOBLE.

Il a ensuite travaillé à CANNES avant d'être engagé par la Société les Dauphinelles, dont il a été licencié à la suite de son incarcération dans la présente affaire. Il exerce actuellement en qualité de conseiller en gestion pour la société MMA France.

Il est décrit comme une personne calme et réservée par son entourage professionnel. (B8, B9, D22, B23)

Ses parents le présentent comme un enfant n'ayant pas posé de problème, qui ne consomme ni alcool ni stupéfiants. B4, B15

Ses amis, comme sa concubine, le décrivent comme quelqu'un de non-violent. B18 à B21

Il a fait l'objet d'une expertise psychiatrique et médico­psychologique confiée au Docteur BLACHERE et à Monsieur MERGUY. B29

Les experts décrivent Laurent HALIMI comme un homme d'intelligence normale, indemne de toute maladie mentale ou trouble de la personnalité. Il n'apparaît pas comme un sujet pervers ni psychopathe ou impulsif. Il n'est ni débile, ni psychotique et est accessible à une sanction pénale.

Il doit être considéré au moment des faits comme indemne de tout trouble psychique ou neuropsychique ayant pu altérer ou abolir son discernement.

Les experts n'ont mis en évidence aucun signe qui pourrait le faire considérer comme dangereux en terme de récidive.

A la suite des faits, les experts ont constaté une réaction psychologique de type dépressif, chez un sujet capable de compassion. Ils soulignent qu'un suivi psychologique serait souhaitable dans le but d'améliorer le pronostic, alors même que le risque de récidive est qualifié de limité.


 

Attendu que l'existence de violences n'est nullement contestée, celles-ci ayant été réciproques et le premier à porter un coup de poing ayant été la victime ; qu'il y a eu ensuite une empoignade, une bousculade, et une chute au sol au cours de laquelle la victime avait le dessus sur le mis en examen ; que tous ces actes constituent des violences ;

Attendu qu'il est certain que le mis en examen a commis volontairement des violences, ayant été au devant d'une personne d'un air vraisemblablement peu engageant, après être sorti de son véhicule, et alors qu'aucune violence ou dégradation n'avait été commise à son encontre ; qu'il ne peut donc soutenir la légitime défense car c'est lui qui est allé au-devant du danger et du provocateur alors que ni lui ni personne n'était menacé ; que s'il était parti avec son véhicule rien ne serait arrivé ;

Attendu que selon expertise la rupture d'anévrisme a été provoquée ou par les coups si l'anévrisme n'était pas préexistant ou par une élévation tensionnelle due au stress créé par l'altercation si cet anévrisme était préexistant ;

Attendu ainsi que les expertises ont démontré la relation de cause à effet entre les coups ou l'altercation et donc les violences et la rupture d'anévrisme qui a entraîné le décès ; que bien entendu en aucun cas le mis en examen n'a eu d'intention homicide quelconque ;

Attendu que la procédure est complète ;

Attendu que de l'information il résulte des charges suffisantes contre HALIMI Laurent :

d'avoir à CHAMBÉRY le 16 avril 2005 volontairement commis des violences ayant entraîné, sans intention de la donner, la mort de Thomas KRUPKA;

Faits prévus et réprimés par les articles 222-7, 222-44, 222-45, 222­47 et 222-48 du Code Pénal

Vu les articles 179, 181, 186, 199, 214, 215, 216, 595 et 802 du Code de procédure pénale ;

 

PAR CES MOTIFS  LA COUR Chambre de l'Instruction, siégeant en chambre du conseil, Après en avoir délibéré conformément à la loi, En la forme, reçoit l'appel, Au fond, par motifs propres et adoptés - prononce la mise en accusation de :

 

HALIMI Laurent
Né le 26 Mai 1980 à ÉCHIROLLES (38)

- et le renvoie devant la cour d'Assises du département de la Savoie pour y être jugé conformément à la loi sur le crime de coups mortels ci-dessus visés.

 

 

 

 

 

Ici s’arrête le document qui établit les faits et la mise en accusation de Mr Laurent HALIMI.

 


L’enquête et les mensonges de Mr. Laurent HALIMI

 

A.   Introduction :

 

MR. LAURENT HALIMI et l’enquête nous auront appris que MR. LAURENT HALIMI  aime travestir les apparences.

MR. LAURENT HALIMI est un jeune homme qui aime bien paraitre. Gentil, simple, généreux, sont les qualificatifs qui lui ont été attribués. Et j’en suis convaincu. Mais un peu immature avec une tendance à  une compensation de caractère infantile, tel que j’ai pu le comprendre des remarques du psychiatre (Dr BLACHERE) qui l’a examiné et qui est venu témoigner à la barre.

 

MR. LAURENT HALIMI s’habille avec beaucoup d’élégance.(rapporté par le psychiatre). On expliquera lors du procès que c’est son métier de commercial qui veut cela. Il porte dans des costumes chics, aux couleurs foncées, remarquables par leur coupe, leur texture, leur rendu.

C’est dire si les apparences comptent.

Cette image, il aime la préserver, et ou l’amplifier.

En effet, tout d’abord, par gout et par passion, il s’achète une voiture.

Pas n’importe laquelle.

Une voiture « m’as-tu-vu » qui fera tourner les têtes dans la rue. Pas une berline de marque. Non, un coupé. Et c’est son droit. Après deux mois de travail, il s’offre son rêve en achat d’occasion pour 11900 euros, ce qui est une très bonne affaire. Tellement bonne qu’on apprendra que la voiture était maquillée, après vraisemblablement un accident, et que MR. LAURENT HALIMI a un autre procès sur les bras dans le cadre de la revente de cette voiture dont on ne connait pas l’origine exacte, hormis les éléments de  carte grise énoncés.

On ne sait pas comment il l’achète, ni à qui, mais il contracte un prêt.

Et il est légitime de faire cet achat. Et de s’endetter si bon lui semble.

Toujours-est-il que son premier achat important lui donne un statut social qui ne peut qu’attirer l’attention.

 

Il n’est pas très grand et il est mince (64kgs au moment des faits pour 1.75m)

Il ne fait pas son âge. Il fait plus jeune que son âge. Ma première impression fut qu’il avait une vingtaine d’année  d’après les photos, et lors de mon entrevue avec lui en 2006 chez le juge d’instruction,  cette impression m’a été complètement confirmée. Un gamin. Voilà ce que j’ai rencontré ce jour là. Un gamin.

 

Et si l’on en revient à l’impression donnée par MR. LAURENT HALIMI dans son costume noir, chemise blanche, et sa voiture Mercédès, cela donne un très jeune homme élégant au volant d’une voiture de luxe. Voilà pour l’image qu’il se donne. Mais qu’il n’est pas.

 

Mais également, MR. LAURENT HALIMI se préserve en termes d’image sur ce qu’il fait.

Il ment.

Ou plutôt, il accommode ou arrange les situations qui ne l’avantagent  pas.


 

B. DES EXEMPLES DE MENSONGES QUI NE PORTENT PAS A CONSEQUENCE…..

 

Lors de l’enquête, il apparait qu’après l’altercation avec Thomas, il déclarera :

-          qu’il s’est fait agresser par DEUX hommes et une femme. Il arrive tellement à affabuler qu’il précisera qu’il s’agit de « un garçon métis, d’un garçon blanc, et d’une fille aux cheveux mi-longs » (déposition de Karine FLUTAZ).

-          Il dira qu’il s’est battu seul contre eux (déposition de G.CHRETIEN D61)

-          qu’il s’est fait voler sa montre par une femme  qu’une fille lui a fait les poches, et que les trois avaient essayé de lui voler les clefs de la voiture (D61)

-          qu’il avait pris un coup sur la tempe et qu’il s’est défendu, qu’il en touché un, car il y a du sang sur sa voiture (D61)

 

Des  assertions totalement fausses, sauf peut être la dernière qui l’avantage, dont il donnera la version  qu’il s’est construite :

1)      A M. Claude CADASSE, son collègue de travail, le premier qu’il appelle, et avec qui  il partira en chasse pour retrouver ses adversaires (pour leur faire quoi d’ailleurs ?  à priori « les coincer »  d’après Xavier Morin, gérant de discothèque D37).

      MR. LAURENT HALIMI ne fera aucun mal à quiconque à ce moment là, mais il faut bien qu’il garde son statut d’outragé prêt à en découdre face à  Claude CADASSE, corpulent, fort, qui pourrait maitriser ses adversaires plus efficacement que lui.

 

2)      A Grégory CHRETIEN, videur de boite de nuit, qui lui proposera d’attendre la police, ce que MR. LAURENT HALIMI refusera,  car il devrait alors continuer le mensonge auprès des services de police, ou  pire,  être confondu dans ses mensonges ;

 

3)      A Karine FLUTAZ, qui  a diné avec lui, Claude CADASSE et  également Laetitia PORTAY qui n’a jamais été entendue au cours de l’enquête.

On peut se demander d’ailleurs ce que MR. LAURENT HALIMI attendait de cette soirée au restaurant qu’on a présenté comme une soirée  mêlant divertissement et contact professionnel. En effet, il n’a pas dîné en raison d’une rage de dents qui le taraude et qu’il décrit  à sa compagne Séverine VOLPATO à 20h20 au téléphone,

      Il se rend malgré tout  au restaurant vers 23h15, d’autant qu’il n’avait précisé aucun horaire de retour à sa compagne. Souci encore d’assurer auprès de ses collègues?

 

4)      A Séverine VOLPATO, sa compagne, auprès de laquelle il se fera soigner, bien qu’elle n’ait remarqué aucune trace de coup ou de blessure

 

5)      A Jacques HALIMI, son père, à qui il confie la même histoire, avant de la confier également à sa mère.

 

  Banal, ces mensonges ?  

Désir de paraître, de garder la face, de pas avoir la honte, nous-a-t-on expliqué.

  Mais Pourquoi ?

Parce que MR. LAURENT HALIMI est un garçon timide, réservé, nous-dit-on, et en fait,  pas sûr de lui, qui demande à s’affirmer par tout signe extérieur, quitte à maquiller légèrement son propos pour le rendre acceptable à ses yeux.

 

Ces mensonges-là, qui ont été confondus pendant l’enquête de police,  n’ont pas d’incidence sur l’établissement des faits réels   :

-          il n’y a eu que Thomas, Laureline et MR. LAURENT HALIMI présents lors de l’altercation,

-          il n’y a pas eu de montre volé,

-          MR. LAURENT HALIMI  n’a pas eu le dessus lors de l’altercation,

-          Et bien qu’il s’en défende  maintenant , selon les conclusions de l’expert légiste et les déclarations de Thomas, MR. LAURENT HALIMI a porté un ou plusieurs coups  en dehors de celui qu’il dit avoir raté.

-           

Tout ceci  en dit long  sur l’état d’esprit de ce jeune homme ….

…..Qui fera ses déclarations aux services de police, en sachant que Thomas est décédé !

Et cela change beaucoup la confiance que l’on peut accorder à ses propos ! Propos qui  partant  d’assertions incontestables car sans témoin,  vont d’omissions ou de déformations ….

 

C. … AUX MENSONGES FAITS POUR TRAVESTIR LES FAITS ET LES RENDRE ACCEPTABLES AUX YEUX DE TOUS !

Et au rayon des mensonges et omissions, ou déformations, nous avons notamment :

 

C.1. Le premier échange  verbal  entre MR. LAURENT HALIMI et Thomas,  puisque seuls MR. LAURENT HALIMI et Thomas  connaissent les mots échangés,  Laureline  étant en retrait,  la conversation se déroulant entre MR. LAURENT HALIMI au volant de sa  voiture,  et Thomas ,se trouvant à la vitre passager de cette même voiture.

Voici les déclarations successives de MR. LAURENT HALIMI :

Ø      1ère audition : Thomas aurait dit  « c’est quoi cette voiture, elle est moche, je ne roulerais pas avec cela. »

 

Ø      2ème audition : On ne se sait pas ce qui s’est dit. Mais il est précisé par MR. LAURENT HALIMI  « avant de sortir de la voiture, J’ai commencé à dire à cet individu de s’en aller .Je lui ai dit d’aller cuver. »

 

Ø      Audition chez le juge d’instruction en présence de son avocat Me JOLY, après entrevue avec celui-ci : « c’est vrai que j’étais agacé et que je lui ai demandé deux ou trois fois d’aller cuver ailleurs et de me laisser partir. »

 

Ø      Lors du procès, MR. LAURENT HALIMI déclare que Thomas a traité sa voiture de voiture de Pédé, repris par Me JOLY  lors du témoignage de M. VERONESE, sur la base de ce qui avait déclaré lors de sa déposition « Thomas m’expliqué que c’était lui qui était allé vers cet homme et qu’il l’avait provoqué en lui faisant une remarque concernant les hommes qui conduisaient ce type de véhicule. ».  Notons que cette déclaration n’a pas été faite contrairement aux précédentes dans les 5 jours qui ont suivi les faits, mais le 31 Mai, soit 15 jours après les faits ….et qu’elle n’indique que c’est ce qui s’est dit PENDANT  l’altercation, mais de l’appréciation de Thomas APRES l’altercation. ( et très honnêtement, j’aurais personnellement  la même appréciation pour qualifier celui qui me donnerait une « pêche »,  me ferait passer mon weekend à l’hôpital, et rater ma première nuit avec ma petite amie …)

 

Etrange évolution des déclarations  après  36mois  écoulés!


Mais allons plus loin :

 Ajoutons que la première personne à qui MR. LAURENT HALIMI s’adresse est M. Claude CADASSE qui lui déclare dans sa déposition : «Là, il m’explique qu’il vient de se faire embrouiller par trois personnes, deux hommes et une femme, et que ces derniers lui avaient reproché d’être trop jeune pour avoir cette voiture .Il m’a expliqué qu’il s’était fait insulté. »

 

Qu’est ce qui est vrai et qu’est ce qui est faux ?

La première partie est clairement fausse.

Je tiens la deuxième (trop jeune pour avoir cette voiture) pour vraie. Claude CADASSE n’a pu inventer cette réplique. Par contre MR. LAURENT HALIMI ne la mentionne nulle part. Je pense pourtant que c’est ce qui a intrigué Thomas, et motivé son envie d’en savoir plus : La jeunesse du conducteur. Et si MR. LAURENT HALIMI n’en parle nulle part, c’est parce que cela touche à sa maturité, son statut d’homme responsable, d’adulte.

La troisième assertion   : « il s’est fait insulté », je la tiens pour  fausse .Toutes les remarques par ailleurs que Thomas a formulé sont des remarques sur la voiture de MR. LAURENT HALIMI, pas sur MR. LAURENT HALIMI.  Mais il est plus facile de donner une explication,  où MR. LAURENT HALIMI a le rôle de l’offensé, que de dire que le motif de l’altercation est en rapport avec sa voiture et non lui-même.

 

Prenons également les déclarations de Laureline  à propos des échanges verbaux (voir les éléments soulignés dans leur contexte) :

Ø      1ère audition : « Thomas a voulu lui parler. L’individu a baissé sa vitre et ils ont parlé entre eux. Thomas a demandé à cet individu si ça l’ennuyait de parler et l’individu est alors sorti de son véhicule très énervé et s’est dirigé droit sur Thomas. »

 

Ø      2ème audition : « Thomas ‘est approché de cet individu et a voulu l’interpeller. Il me semble qu’il a voulu lui parler de sa voiture. Thomas a insisté je pense .L’autre étant monté dans sa voiture a ouvert sa vitre passager puisque nous nous trouvions à droite de la voiture. Ensuite Thomas a demandé au type de la voiture si «ca le dérangeait qu’il parle avec lui ».  Sur ce, l’individu est sorti en trombe de sa voiture. Il a contourné son véhicule par l’arrière, est venu du coté droit où se trouvait Thomas, a balancé ses clefs, précisément à l’arrière droit. Il a dit  quelque chose du genre «  qu’est ce que tu me veux ? pour quoi tu me cherches ? Thomas lui a dit de se calmer…

 

Ø        3ème audition : « Thomas, lui, s’est arrêté à la hauteur de la vitre passager, personnellement je me suis arrêté quelques mètres derrière la voiture, peut être trois ou quatre mètres. Thomas a discuté avec le chauffeur, je n’entendais pas exactement les termes de la voiture, je l’ai vu de souvenir frapper à la vitre. Il toquait à la vitre comme pour la faire baisser. Je pense que Thomas avait commencé  à parler à l’auteur des faits, alors que celui-ci rentrait dans son véhicule. J’ai constaté que le conducteur sortait de la voiture, passait par l’arrière de celle-ci pour se diriger vers Thomas. Il marchait très vite, à grandes enjambées, on voyait dans sa démarche son état d’énervement » 

 

Où sont les insultes ?  Où sont passés les signes de violence verbale de Thomas ?  Thomas a « toqué » à la vitre, il n’a pas touché la voiture, pas cogné, pas crié, pas vociféré, pas menacé ….

La plus insultante des provocations, selon les dires  MR. LAURENT HALIMI, et que ce que je ne crois pas un instant (voir également le paragraphe sur l’avocat de la défense), c’est que Thomas aurait qualifié sa voiture  comme étant une voiture de Pédé…..déclaration survenue lors du procès uniquement !

Seule la fin de l’échange verbal avant l’empoignade sera commune à  Laureline et MR. LAURENT HALIMI à  savoir : Thomas a demandé au type de la voiture si «ca le dérangeait qu’il parle avec lui ». et « on peut parler ? c’est un crime dans ce monde de vouloir parler ? »


C.2. La sortie du véhicule de MR. LAURENT HALIMI  et son premier contact physique avec Thomas

 

C.2.1. Les déclarations  de MR. LAURENT HALIMI sur sa sortie du véhicule et son premier contact physique avec Thomas

 

qui ont évolué comme suit :

 

Ø      1ère audition : « je l’ai poussé des deux mains, à hauteur de son torse, je ne pense pas que mon geste ait été agressif, il a reculé d’un pas, il n’est pas tombé »

 

Ø      2ème audition : «Je suis donc descendu pour le pousser. Je lui ai demandé ce qu’il voulait et en même temps je l’ai poussé c’est à ce moment là qu’il m’a mis une droite »

 

Ø      3ème audition : « Je me suis porté devant lui disant : qu’est ce que tu veux ? Bouge ! et je l’ai poussé des deux mains au niveau de la poitrine. Je ne pense pas avoir poussé fort. C’était juste le geste. Je n’avais pas l’intention de pousser fort, je ne voulais pas que ça dégénère. D’ailleurs il n’a pas reculé puisqu’il a pu me placer le coup de poing.

 

Ø      Audition chez le juge d’instruction en présence de son avocat Me JOLY, après entrevue avec celui-ci : « Je maintiens que je ne lui ai pas porté de coup. Je l’ai seulement poussé. » et « Je maintiens que je suis sorti agacé du véhicule, que je lui ai demandé de partir deux ou trois fois, que je l’ai poussé, pas violemment car il n’a pas reculé, et qu’il a pu aussitôt me porter un coup de poing. »

 

Ø       Au procès : « Je l’ai poussé, pas fort »,  et par démonstration sur un agent de police jouant le rôle de Thomas, montre la poussée légère sur l’abdomen  et non plus à hauteur du torse.

 

Là-encore, Etrange évolution des déclarations ! Dans la première il fait reculer Thomas en le poussant au niveau du torse, dans la dernière il le pousse légèrement au niveau de l’abdomen….

 

Apprécions également ces déclarations à la lumière des faits qui suivent.


 

C.2.2. Le problème de l’éjection de la montre de MR. LAURENT HALIMI :

Notons que le : ‘je l’ai poussé, pas violemment    indiqué par MR. LAURENT HALIMI  au juge d’instruction s’apprécie par sa déclaration quand on lui présente sa montre :

 « Il s’agit de ma montre, c’est bien celle-là que je portais le 15 Avril 2005 et qui s’est décrochée de mon bras avant d’arriver sur le capot de ma voiture juste avant que je me batte avec Monsieur KRUPKA Thomas »

MR. LAURENT HALIMI nous expliquera que la montre (bracelet acier à ouverture à cliquet) s’est ouverte au moment de pousser Thomas,  et qu’elle a été éjectée. : « le clip de ma montre s’est ouvert et je l’ai éjecté en direction de ma voiture d’un coup de bras. Cela a d’ailleurs fait un bruit de caisse métallique. »

 

Question : Comment éjecter une montre en la faisant glisser du poignet  vers la main  et la faire quitter le bras en la faisant atterrir et se loger entre le pare-brise et le capot de la voiture ?

v     Pas en poussant au niveau de l’abdomen : La montre tomberait par terre ! Essayez.

v     Pas en faisant un mouvement « pas fort » : La montre ne quittera pas le poignet ! Essayez.

 

Il faut un mouvement vers le haut pour éjecter la montre en  hauteur  pour la loger au niveau du pare-brise, et assez puissant pour l’y envoyer...… ce  que  déclarera et confirmera Laureline en mimant le mouvement de moulinet vers le haut des bras de MR. LAURENT HALIMI lors de sa audition à la barre!

 

On appréciera également la distance à la voiture puisque dans lors du transport sur les lieux,  MR. LAURENT HALIMI indique que « l’endroit où il s’est retrouvé à terre avec la victime  à droite du véhicule (coté passager) à une distance de 8 mètres environ du véhicule.»

 

Et là, de deux mensonges, il faut en choisir un ( !) :

-          soit l’altercation a commencé près du véhicule et  il y a eu un déplacement important non relaté, et non mentionné lors du procès au moment de la démonstration de MR. LAURENT HALIMI,

-          soit l’altercation a eu lieu  un peu plus loin du véhicule et il a fallu un mouvement plus que « pas fort » pour y envoyer la montre ….

Enfin, le dégagement sur 8 mètres veut dire également qu’il y  avait de la place pour MR. LAURENT HALIMI pour manœuvrer son véhicule, contrairement à ses dires …. Mais  conformément  à ceux de Laureline lors de son audition à la barre ou elle a clairement confirmé que la manœuvre était possible.

Mais reprenons maintenant,


 

C2.3. Les déclarations de Laureline, concernant la sortie de MR. LAURENT HALIMI de son  véhicule et son premier contact physique avec Thomas :

  

Ø      1ère audition : « Thomas a voulu lui parler. L’individu a baissé sa vitre et ils ont parlé entre eux. thomas a demandé à cet individu si ça l’ennuyait de parler et l’individu est alors sorti de son véhicule très énervé et s’est dirigé droit sur Thomas. »

 

Ø      2ème audition : « Thomas ‘est approché de cet individu et a voulu l’interpeller. Il me semble qu’il a voulu lui parler de sa voiture. Thomas a insisté je pense .L’autre étant monté dans sa voiture a ouvert sa vitre passager puisque nous nous trouvions à droite de la voiture. Ensuite Thomas a demandé au type de la voiture si «ca le dérangeait qu’il parle avec lui ».  Sur ce, l’individu est sorti en trombe de sa voiture. Il a contourné son véhicule par l’arrière, est venu du coté droit où se trouvait Thomas, a balancé ses clefs, précisément à l’arrière droit. Il a dit  quelque chose du genre «  qu’est ce que tu me veux ? pour quoi tu me cherches ? Thomas lui a dit de se calmer…

 

Ø        3ème audition : « Thomas, lui, s’est arrêté à la hauteur de la vitre passager, personnellement je me suis arrêté quelques mètres derrière la voiture, peut être trois ou quatre mètres. Thomas a discuté avec le chauffeur, je n’entendais pas exactement les termes de la voiture, je l’ai vu de souvenir frapper à la vitre. Il toquait à la vitre comme pour la faire baisser. Je pense que Thomas avait commencé  à parler à l’auteur des faits, alors que celui-ci rentrait dans son véhicule. J’ai constaté que le conducteur sortait de la voiture, passait par l’arrière de celle-ci pour se diriger vers Thomas. Il marchait très vite, à grandes enjambées, on voyait dans sa démarche son état d’énervement » 

 

Ø       Lors du procès, Laureline  maintiendra que MR. LAURENT HALIMI est sorti de son véhicule à toute vitesse pour venir vers Thomas.

 

C.2.4. Les déclarations de Thomas, concernant la sortie de MR. LAURENT HALIMI de son  véhicule et leur  premier contact physique:

Ø      Alors que le  brigadier Martel, qui a confirmé ses déclarations à la barre, indique dans sa première  déposition suite à l’entretien téléphonique avec Thomas :

« Un échange de mots s’en serait suivi et la victime aurait vu son adversaire sortie de son véhicule furibond et un échange de coups aurait eu lieu au cours duquel la victime aurait reçu une « pêche » selon ses propres termes et serait tombée au sol. »

 

Ø      Qu’il a jugé indispensable de préciser dans une deuxième déposition, avec le terme employé par Thomas (ca ne s’invente pas):

  « La victime nous déclarait que  voyant arriver le conducteur de la MERCEDES comme une bombe a cru qu’il allait le frapper et avait donc donné un premier coup de poing avant de recevoir une pêche qui allait le sonner. »

 

 Comment expliquer l’incohérence  entre les déclarations de Thomas à 9h15, de Laureline à 17h50 le jour de l’altercation,  toutes deux ayant été faites AVANT le décès de Thomas, et celle de MR. LAURENT HALIMI, faite APRES le décès de Thomas ?

 La réponse est dans la question, à la façon de Me JOLY …..

 

On le voit encore  ici, le descriptif des événements  tenu par  MR. LAURENT HALIMI ne tient pas. Il édulcore simplement les faits pour les mettre à son avantage …et les fait étrangement  évoluer au cours de ses déclarations !


 

 

Conclusions : Que pouvons-nous retenir de l’exposé de ces  mensonges ?

 

1)      MR. LAURENT HALIMI est un menteur.

 

Cela a été mon impression lors de ce procès, je l’ai affirmé à la barre. J’en comprends ses  motivations, je ne les excuse en rien, et je ne les accepte pas. Et je réclame justice par la prise en compte des éléments que j’ai cités, par la reconnaissance de l’état de victime de Thomas, par la reconnaissance de culpabilité de MR. LAURENT HALIMI.

 

v     Quel  serait  le risque pris par MR. LAURENT HALIMI en disant la vérité ?

Juste de reconnaitre sa responsabilité dans sa violente arrivée sur Thomas et son premier geste violent envers lui.

Aucun en ce qui concerne un retour en prison.

Aucun en ce qui concerne sa peine qui sera commué en sursis

 

v     Quel sera l’intérêt  pour MR. LAURENT HALIMI de dire la vérité et de dire sa responsabilité ?

L’apaisement de tous.

La fierté pour MR. LAURENT HALIMI d’être un adulte responsable, digne, et qui mérite le respect.

 

 

2)      Les conclusions des jurés, et le verdict sont iniques,

 

car ils  prennent le  témoignage de Thomas  à son désavantage, et celui de MR. LAURENT HALIMI à  son avantage, marquant de fait  une conclusion injuste, juridiquement incohérente, et préjudiciable à  Thomas, qui est une victime des faits, et maintenant une victime de la Justice.

 

On a accordé à MR. LAURENT HALIMI le bénéfice de la légitime défense  sous l’argument que Thomas déclare avoir porté le premier coup .

Si  on considère que Thomas a dit la vérité à cet endroit, pourquoi ne prend on pas en compte ses autres déclarations sur la violence exercée par MR. LAURENT HALIMI à son encontre, confirmées par le seul témoin oculaire ?

Pourquoi prendre pour  valides les propos de MR. LAURENT HALIMI, qui ont varié dans le temps,  qui sont une transformation des faits, et qui ont été instrumentalisés par son avocat ?

Où est la cohérence  des propos ? Où est la logique  des arguments ?

 

 

3) La violence de MR. LAURENT HALIMI est inacceptable juridiquement,  et civilement.

La violence de MR. LAURENT HALIMI,  soulignée dans les propos de Thomas, confirmés sous serment à la barre par le brigadier de police Martel, confirmés par le seul témoin oculaire Laureline JACQUIER est réelle, et conduit à la légitime défense de Thomas,  qui aura démontré, en maîtrisant son adversaire,  en revenant dans une position de force, et en mettant terme  pacifiquement à l’altercation qu’aucune intention violente ne l’animait, ce qui est en conformité avec sa philosophie et sa conduite, telle qu’elle a pu être apprécié par l’ensemble  des adultes qui l’ont côtoyé au quotidien : professeurs, éducateurs,  etc., qui ont apporté des témoignages  aussi élogieux que ceux de  MR. LAURENT HALIMI car il aurait

 

v     Juridiquement, quelle est la conception de la violence en droit pénal ?

 

En voici la définition  et telle que l’a présentée et rappelée l’avocat général :

La conception de la violence est étendue. En effet, dans une société civilisée, la violence est inadmissible donc le droit pénal la sanctionne aisément et aujourd’hui la violence est sanctionnée sous toutes ses formes.

On considère par exemple comme acte violent des voies de fait même en l’absence de tout contact de l’agresseur avec le corps de la victime, il suffit qu’un acte puisse l’impressionner, lui causer un choc émotif. La violence est donc entendue largement et bien au-delà de l’acte matériel, la simple atmosphère violente est réprimée.
La violence est donc une notion étendue en droit pénal, et elle connaît par conséquent une répression également étendue.

 

Il semble que la cour d’Assises a oublié ces principes  sous la conduite de la présidente de la Cour. Il semble qu’on ait perdu de vue le point de démarrage de l’atmosphère de violence, et le premier point de contact  entre MR. LAURENT HALIMI et Thomas, à l’initiative de MR. LAURENT HALIMI.

 

Mais que justifie une application différente des règles et des définitions pénales ?

Une cour d’Assises est elle au dessus de l’application des règles et des définitions  qui régissent  le sens de sa mission ?

 

Je pose également les trois questions suivantes :

 

Si, comme moi, vous répondez NON à ces 3 questions, Thomas est en légitime défense quand il porte le premier coup qu’il a déclaré au brigadier de police .

 

 

v     Civilement,   dans cette société, j’ose espérer que nous  sommes tous d’accord, pour dire  que, sous des motifs de querelles et de qualificatifs verbaux, par ailleurs uniquement alléguées par MR. LAURENT HALIMI,  sans qu’elles puissent être vérifiées et confirmées,  la violence et/ou l’atteinte physique ne peuvent  être répondues.

 

Pourtant,  en ce jour,  le verdict cautionne cette approche !

 

 Et j’en demande une  révision publique !

 


 

Pourquoi est ce si important de reconnaitre à Thomas le statut de victime ?

 

 

Tout d’abord parce que Thomas se considérait comme une victime, et qu’il voulait déposer une plainte (le 16/05/2005 à 5 :14, mentionné dans la main courante  de la BAC établi par radio) à juste titre comme je l’ai démontré dans les chapitres qui précèdent;

 

Ensuite,  pour toutes les raisons et arguments donnés précédemment qui lui donnent ce statut,

 

Enfin, parce que,  quand on propose le dialogue, comme l’a fait Thomas,

Par cette phrase :

«On peut parler ?»

La phrase suivante :

«C’est un crime dans ce monde de vouloir parler ?»

 

ne doit jamais trouver le début d’une réponse ou d’une issue positive !

 

 

Je  crois , et j’ose espérer qu’il en est de même pour chacun,  qu’on ne peut répondre à de ‘possibles’ ou ‘avérées‘  «violences » verbales ,  par une  violence physique sous quelque forme que ce soit. Même s’il nous en coute. Même si nos expériences démontrent notre fragilité face à ce propos.

 

Il y va de la survie de notre société.  On n’est pas en droit de tuer ou de violenter le porteur de la mauvaise nouvelle,  pas plus qu’on ne peut invoquer la légitimité  parce qu’on n’a pas mesuré  la portée d’un acte  physique sur autrui,  ou parce qu’on n’avait pas l’intention  de lui nuire. 

 

Si notre société accepte un tel verdict  et qu’elle cautionne un tel  cas de figure, elle prend le risque de voir ses citoyens, et particulièrement  les  plus jeunes gens, à transformer tout débat d’opinion en pugilat,  avec le risque d’escalade dans la violence, et avec le prétexte de la légitime défense pour alibi.

 

Nous ne sommes pas dans une cour d’école. Nous sommes dans la vie.

Dans cette vie  qui a quitté Thomas, que nous pleurons aujourd’hui.

Thomas  tragiquement  mort pour rien,  mort pour un mot, lui  qui les assemblait avec le talent qu’on lui connaissait ...


JUSTICE : Sept lettres pour un concept vide de sens désormais …

 

 

Aujourd’hui, je suis un homme en colère.

En colère, parce que la justice des hommes m’a trompé et a trompé Thomas.

 

Je ne crois pas en la justice divine.

Je ne crois plus en la justice des hommes.

 

Je ne vois que du vide, de l’absence de sens, qui s’insinue dans tous les interstices de la société.

 

Comment croire en un avenir meilleur?

Quel exemple donné à ceux qui nous suivent?

 

 

Je veux rester debout jusqu’à mon dernier souffle pour exprimer mon indignation devant cette criante absence de responsabilité de nos institutions , du manquement  au bon sens, au jugement, à la prise de recul, au respect, à la dignité, à la responsabilité adulte, à l’appréciation objective et équitable, à l’espoir d’une société qui met l’homme et ses enfants  en son centre, et non à la périphérie de ses processus de fonctionnement.

 

Et j’aurai en tête cette phrase de Thomas :

« Chaque jour est peut être un miracle, ces derniers jours  j' l'ai oublié. Si le soleil revient, moi aussi.»